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Le village, installé dans un vallon au milieu des vignes et des plantations de cerisiers, est cité pour la première fois au Xe s. sous le nom de Jussiacum. Il appartient à l’évêché d’Auxerre qui, selon la tradition, le tenait de Richard le Justicier. Au XIIIe s., on mentionne une abbaye Saint-Julien, dont il ne reste aujourd’hui aucun vestige. Pendant les guerres de Religion, en 1563, le pays est dévasté par d’Andelot, qui n’épargne guère que l’église.

En effet, une partie de l’édifice, placé sous le vocable de Notre-Dame, est antérieure à ce désastre : il s’agit de la nef unique, basse et charpentée, à laquelle on accède par une porte rectangulaire. Ses murs en moellons sont percés de petites fenêtres en plein cintre et à ébrasement intérieur (deux au nord, une au sud) et complétés sur leur pourtour par des bancs de pierre. On la date généralement de l’époque romane. Une grande arcade a été aménagée dans le mur gouttereau du côté sud, pour accéder dans une chapelle voûtée de fines ogives XVIe s., qui sert aujourd’hui de sacristie. En revanche, la partie orientale, plus développée et plus haute, peut avoir été construite entre la fin du XVe et le XVIe siècle. Elle est constituée d’une sorte de transept irrégulier et d’un chœur de plan carré. Dans l’axe de la nef, dont elle est séparée par une grille, la travée centrale est couverte d’une voûte sur croisée d’ogives aux moulures prismatiques et reposant sur des colonnes engagées d’une modénature semblable.

Au nord, une grande arcade ouvre sur une toute petite chapelle de plan barlong, construite en même temps. Au sud, la chapelle, plus grande, est en réalité la base de la tour-clocher : de plan rectangulaire, la haute masse de celle-ci domine l’édifice à l’extérieur ; elle est complétée par la tourelle d’un escalier en hors-œuvre. Les lourdes ogives reposant sur des culots à rez-de-chaussée, les petites baies des étages en plein cintre, le toit de tuiles à quatre pentes surmonté d’un clocheton en ardoises, suggèrent une date postérieure, vers la fin du XVIe s. ou au XVIIe siècle. Le chœur simple et à chevet plat est largement éclairé par de grandes fenêtres à meneaux et à remplages complexes de soufflets et de mouchettes. Aux angles de la travée, des colonnes engagées au profil ondulant sur des bases prismatiques montent, sans l’intermédiaire de chapiteaux, jusqu’à la voûte sur croisée d’ogives. Á l’extérieur, le chœur est complété à la base du toit par une belle balustrade ajourée aux motifs flamboyants.

On peut remarquer plusieurs statues, dont une Pietà et quatre grands personnages en pierre qui faisaient probablement partie d’un Calvaire.

Une restauration des maçonneries, des charpentes et des couvertures a été conduite dans la nef et le chœur. La Sauvegarde de l’Art français a soutenu ces travaux en 2006 par une aide de 10 000 €.

Lydwine Saulnier-Pernuit

Le projet en images