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La modeste église Saint-Fiacre de Lugny-Champagne n’offre aucune particularité remarquable dans son architecture et ne bénéficie donc d’aucune protection juridique. Son plan est d’une simplicité élémentaire : une nef rectangulaire donnant sur un chœur un peu plus étroit au chevet arrondi. L’ensemble est couvert d’un plafond en bois formant un berceau brisé et dissimulant une voûte en ciment moderne (vers 1890). Les profils de tous les percements (portail occidental, fenêtres, arc triomphal) sont en arc brisé ; de frêles colonnettes engagées surmontées de petits chapiteaux à crochets reçoivent les jambes des fermes de la char- pente. Cette disposition curieuse, et apparemment ancienne, est complétée par une corniche intérieure qui relie ainsi et couronne  toutes  ces fausses  travées. L’ensemble  de tous ces détails place la construction au XIIIème s. avancé. Dans le mobilier de cette petite église, on remarque  un retable du XVIIIème s., une plaque de fondation du XVIIe s., un pied de bénitier de pierre du XVIème s. et surtout un très rare bénitier de fonte, portant une inscription moulée qui le date de 1494 et l’attribue au maître de forge du moulin voisin de la Motte-Cochon, précieux témoignage d’une précoce activité métallurgique dans la région.

La charpente a été plusieurs fois remaniée et renforcée au cours des âges. Elle constitue le point faible de l’édifice ; au cours de l’été 1996, la poutre faîtière a une fois de plus fléchi en produisant des désordres au sommet des murs. Une intervention d’urgence a eu pour objet de consolider la charpente. La Sauvegarde de l’Art Français y a contribué en 1997 pour 35 000 F.

J.-Y. R.

Le projet en images