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Située sur un escarpement dominant la vallée du Gourdon et de la Bouzanne, au cœur du Boischaut sud, l’ÉGLISE SAINT-LÉGER a été bâtie dans un paysage pittoresque en face du château féodal défendu par des tours et des murailles et entouré d’eau. Elle pourrait en avoir été la chapelle, mais nous ne savons rien de son histoire avant 1310, date à laquelle la paroisse de Lys-Saint-Georges apparaît pour la première fois dans les textes.

Elle est formée d’une nef unique à deux travées et d’un chœur terminé par un chevet plat percé d’un triplet orné de vitraux du XIXe s., dont l’un représente saint Eutrope, qui faisait autrefois l’objet d’un pèlerinage en vue d’obtenir la fécondité des volailles. Une chapelle seigneuriale fut ouverte au sud du chœur fin XVe-début XVIe siècle. Il existait une autre petite chapelle au nord qui, très délabrée, a été démolie et remplacée au sud en 1859 par une sacristie, aujourd’hui disparue. Au sud-ouest, dans la première travée de la nef, un espace réduit couvert en appentis abritait les fonts baptismaux.

Bâti en moellons comme de nombreux sanctuaires ruraux, l’édifice est couvert en petites tuiles plates et épaulé de contreforts en bel appareil terminés par un glacis en larmier. Le portail de la façade occidentale a été muré : ses voussures brisées retombent sur des colonnettes aux chapiteaux et aux bases dégradés, et l’archivolte repose sur des culots décorés de masques assez abîmés. Un portail semblable, ouvert dans la façade nord, sert à l’entrée des fidèles ; les chapiteaux à crochets sont en bon état et la clé de l’une des voussures est rehaussée d’un masque. La porte de la chapelle méridionale, dont le tympan a été martelé, est surmontée d’une accolade encadrée de pinacles ornés de fleurons.

La nef, séparée du chœur par un mur diaphragme percé d’un arc, est voûtée, dans chaque travée, de quatre branches d’ogives s’appuyant sur des consoles ornées de masques à figures humaines, se rejoignant autour de clés en forme d’écussons. L’arc doubleau retombe sur des colonnes engagées dotées de chapiteaux à crochets. La chapelle méridionale à deux travées est éclairée par deux baies et couverte d’une voûte dont les liernes et les tiercerons pénètrent dans des colonnettes engagées. Sur une cheminée, aménagée pour le bien-être des occupants, figurent les armes des Bertrand, seigneurs du lieu de 1440 à 1737, avec leur devise Potius mori quam foedari. Au-dessus, sont peintes les armoiries des Breuil du Bost de Gargilesse, leurs successeurs.

L’église, qui a toujours été pauvre en mobilier, comprend une chaire, un autel et des statues en plâtre du XIXe siècle. Trois objets ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques : deux bannières du XIXe, l’une dédiée à saint Georges et saint Léger, en tissu peint, et l’autre représentant la Vierge, en tissu brodé avec fils dorés ; une cloche fondue en 1831 par Paul Petitfourt, fondeur à Breuvannes (Haute-Marne).

Pour mener à bien les travaux de restauration de la maçonnerie des façades est et ouest et de l’ensemble des contreforts, la Sauvegarde de l’Art français a attribué une aide de 2 000 € en 2010.

Francesca Lacour

 

Arch. dép. Indre, 2 O/108/4 ; D 656 : Fr. Deshoulières, Les églises de l’Indre, dactylographié ; F 200 : E. Hubert, Notes sur Lys-Saint-Georges, dactylographié ; F 1755 (2) : Procès-verbaux des visites du cardinal de La Rochefoucauld.

E. Hubert, Dictionnaire historique, géographique et statistique de l’Indre, 2e éd., Paris, 1985 (coll. Bibliothèque de la Sauvegarde de l’art français), p. 109-110.

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