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L’église  paroissiale  de  Marchéville,  dédiée  à  saint  Chéron, attire le   regard   par   son   volume   imposant.   Précédé   d’un  clocher­porche avec tourelles d’angle, le vaste  vaisseau,  repris  au  début  du  XVIe s., englobe dans une même campagne de travaux  la  nef  et  le chœur. De plan très simple, sans collatéral ni transept, l’édifice  se termine par une abside à trois pans  avec  sacristie  d’axe..  A  l’extérieur, l’harmonie qui s’en dégage tient à son unité de style et à la régularité de sa composition : alternance rythmée des douze hautes fenêtres à remplage flamboyant avec des  contreforts  élevés  dont  le bord supérieur  des  glacis  vient  s’arrêter  au  niveau  de  la  corniche. Un larmier court le  long  des  façades,  à  la  base  des  fenêtres  et autour des contreforts . Les dessins des remplages ne sont pas tous identiques. Une légère hésitation dans le parti  architectural  est  à l’origine  de  la  réalisation  d’une  baie  plus  large  et  plus  élevée  que les autres, sur  la  façade  sud  qui  compte  quatre  b ies,  par  opposition à la  façade  nord  où  elles  sont  au  nombre  de  cinq.  A  l’intérieur,  l’œil est attiré par le volume de  la  belle  voûte  lambrissée,  dont  le décor peint présente, dans un décor  végétal,  une  alternance  de colombes et de  fleurs  stylisées.  Selon  l’indication  portée  sur  un entrait ouvragé, ce travail daterait de  1536 ;  la  charpente elle-même est sculptée  et  décorée.  Le  décor  polychrome a vraisemblablement été restauré au XIXe s. au moment des peintures du chœur : en 1854, lors de  son  passage  dans  la  commune,  l’agent-voyer  cantonal de  Chartres  signale  le  mauvais    état   du   «  lambris  en  bois  de  chêne de  la  voûte  » ;  «  la  destruction  d’une  partie  du  lambris  qui,  aujourd’hui, a besoin d’urgences réparations » s’explique par « le mauvais état de  la  couverture  en  tuile  (sic)  de  l’ église  ». C’est  donc  après 1854 que  la  couvert ure  actuelle  d’ardoises  fut  substituée   à  la  couverture de tuiles.  Des  fragments de vitraux du  XVIe s.,  présents  dans la baie nord du chœur, sont classés  Monuments historiques.  Le mauvais état des baies  –  déjà  le  rapport  de  1854  signalait  qu’elles étaient murées sur leur tiers – imposait une restauration rapide. La Sauvegarde  de   l’Art   Français   a   octroyé    en    1994    une   aide    de 34 000 F  pour  la  réfection  de  trois  baies  sur  le  flanc  sud  de  cette église non protégée.

E. G.-C.

Le projet en images