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L’église dédiée à saint Georges se trouvait dans un domaine de l’évêque d’Orléans dès l’époque carolingienne, avant sa donation en 1186 aux chanoines réguliers de l’abbaye Saint-Euverte-d’Orléans. Ces derniers nommèrent à la cure de Mareau jusqu’au XVIIIe siècle.

Le plan de l’édifice à première vue est simple : un imposant clocher-porche précède une nef entre deux bas-côtés de cinq travées, suivis d’un transept ouvert sur un chevet pentagonal et deux absidioles dont l’une a disparu au milieu du XXe siècle.

L’examen de ces diverses parties fait apparaître les éléments importants d’une architecture remodelée au cours des siècles. Le clocher-porche est dominé par une haute flèche octogonale en pierre dont la base est amortie sur le plan carré de la tour par quatre clochetons d’angle encadrant quatre baies romanes surmontées de pignons aigus. À la base de la tour, le porche est une salle voûtée en berceau plein cintre, pourvue de baguettes de pierre latérales surmontées de part et d’autre par trois arcatures en plein cintre reposant sur des colonnettes à bases moulurées et chapiteaux sculptés d’entrelacs de feuillage. La porte donnant accès du porche à la nef a été modifiée au XVIe siècle. La salle du premier étage est éclairée par une baie romane sur chacun des murs extérieurs et s’ouvrait sur la nef par un grand arc réduit par la suite ; elle est couverte par une  voûte d’ogives primitive faite de deux arcs plein cintre qui se croisent. Ce type de renforcement des voûtes de clocher est à rapprocher des mêmes salles hautes de Cormery, Marmoutier, Loches et autres exemples de la Loire moyenne. Cette salle de l’étage pouvait être une chapelle consacrée à saint Michel dont le thème est évoqué dans une console de la porte d’entrée de l’église à l’étage au-dessous et dont la situation était normalement dans la partie haute d’un édifice. Cette disposition d’une chapelle tribune est héritée des massifs occidentaux des églises carolingiennes.

Au-dessus de cette salle et sous la pyramide creuse de la flèche, l’étage des cloches est ouvert sur ses quatre faces par deux baies en plein cintre à double rouleau.

La nef, malgré l’aspect trompeur de fausses voûtes gothiques ajoutées au XIXe s. par souci d’harmonisation avec les voûtes anciennes du chœur, est dans son gros œuvre essentiellement romane ; comme ses bas-côtés, elle était à l’origine couverte de charpente. La disposition la plus remarquable et qui souligne l’ancienneté de cette construction consiste dans l’ensemble des cinq arcades basses qui séparent nef et bas-côtés. Ces arcades sont ouvertes dans des murs gouttereaux très épais, elles sont en plein cintre et certaines légèrement outrepassées. Elles sont soulignées au sommet des piles rectangulaires qui leur servent de support par des tailloirs simples limités à l’intrados de l’arc et décorés d’un simple rectangle, motif traditionnellement appelé le cartouche carolingien.

Les fenêtres romanes de la nef subsistent placées haut, certaines ont été agrandies lorsqu’au XVIe s. on a voûté le transept et le départ de la nef. Les fenêtres des bas-côtés ont été plus systématiquement modifiées et agrandies, mais leur modèle d’origine subsiste muré et est visible dans la maçonnerie sur le côté nord.

Une abside de plan pentagonal a remplacé au XVIe s. l’abside romane dont l’amorce du mur subsiste à l’extérieur. Elle est voûtée de pierre sur une croisée d’ogives et est éclairée par de hautes et larges fenêtres en tiers point. Une absidiole ouvrait à l’est sur chaque bras du transept. Celle du nord subsiste avec sa fenêtre d’axe pourvue d’un linteau monolithe. Celle du sud, ruinée, a été supprimée au milieu du XIXe s., mais le linteau monolithe original a été mis de côté et présenté sous le porche, illustrant ainsi les quelques exemples de linteaux du premier art roman de la Loire Moyenne.

Cet édifice important par ses dimensions et son caractère mérite consolidation et mise en valeur. La Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 8 000 € en 2005 pour restaurer voûtes et parements de la nef et des bas-côtés et assainir l’ensemble.

Philippe Chapu

 

Le projet en images