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Le village fortifié de Montclar, perché sur les contreforts du Vercors, domine la vallée de la Gervanne. Son église est placée sous le vocable de saint Marcel, évêque de Die, dont le culte était à l’honneur dans la région au Moyen Âge. Cet édifice, qui remonte au dernier quart du XIIe s., a subi de nombreuses restaurations, en particulier au XVIIe s., en raison de son implantation au bord d’une falaise sur un terrain meuble. L’édifice se compose d’une nef unique, voûtée au XVIIe s., qui communique avec les bras du transept par des passages étroits voûtés en plein cintre ; cette disposition est fréquente dans le Lyonnais où on  la trouve, entre autres, dans les églises de Plan-de-Paix, La Motte-de-Galaure et, plus au sud, au prieuré Saint-André de  Rosans. Cette nef est couverte d’un badigeon blanc qui laisse apercevoir par endroit un enduit ocre. Les bras du transept se terminent par des absidioles voûtées en cul-de-four. La croisée du transept est surmontée d’une coupole octogonale sur trompes qui repose sur des arcs brisés à double rouleau. Le chœur pentagonal, qui était éclairé par une baie d’axe  aujourd’hui bouchée, est couvert d’une voûte brisée. Celle-ci était à l’origine ornée de colonnettes sculptées dont il ne subsiste que les tailloirs à trois rangs de billettes ; ce sont les seuls éléments sculptés de l’édifice.  Si l’église ne conserve pas d’objets mobiliers protégés au titre des monuments historiques, il faut cependant signaler la présence de  trois autels à gradins et d’une Vierge à l’Enfant en bois doré du XVIIe siècle.

La façade ouest, très simple, a aussi été remaniée au XVIIe s., comme l’indique l’inscription qui figure au-dessus de la baie d’axe : « 1686 avec l’abbé J.F Laugier ». Á une époque indéterminée, les bases des pieds-droits de la porte d’entrée ont été grossièrement consolidées par des pierres de récupération provenant de Saint-Paul-Trois-Châteaux ; l’une est ornée de roses, de festons et d’armoiries ; le vantail est moderne. Le bas-côté sud, qui  a conservé ses corbeaux romans, est contrebuté par deux épais contreforts postérieurs à la construction. Cette façade était percée de deux baies étroites et d’un oculus situé dans les reins des voûtes ; ces ouvertures ont été bouchées. Au nord, une sacristie est venue se greffer sur la nef. Sur le bras nord du transept on remarque une ancienne porte murée avec un linteau en plein cintre et l’entrée de l’escalier du clocher-peigne de la croisée qui a conservé sa souche romane. Le chevet polygonal est contrebuté au sud par un contrefort.  L’ensemble de la construction est bien appareillée.

Au début du XXe s., les toitures en dalles de pierre ont  été surélevées de près de 70 cm par la création d’une dalle de béton, coulée sur les anciennes couvertures et revêtue de tuiles canal. On distingue encore les anciennes couvertures en pierre sur le transept et le chœur.

L’implantation audacieuse de l’édifice et des fondations médiocres, faites de remblais à l’est et au sud et de cailloux et de chaux pour les autres parties de l’édifice, ont depuis longtemps causé de graves désordres dans l’église, comme le prouvent les travaux de confortation du XVIIe s. – pose de gros contreforts au sud, réfection de la façade ouest et construction d’une voûte sur la nef –.  La modification de la couverture et le manque d’entretien ont  aggravé ces désordres structurels.

L’édifice tend à glisser et de nombreuses fissures affectent la coupole et le bras sud du transept. La couverture n’est plus étanche, d’où des infiltrations d’eau dans les maçonneries. La commune propriétaire a engagé des travaux de mise hors d’eau et de réfection des maçonneries, assainissement des murs, réfection des joints, injections de coulis de chaux et  pose de tirants, dans le bras sud du transept. Dans un second temps, le projet prévoit l’ouverture des baies murées et la création de vitraux contemporains.

En 2006, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 10 000 € pour des travaux de restauration qui vont permettre le  sauvetage de cette église et son utilisation pour le culte et  des manifestations culturelles.

Jannie Mayer

Le projet en images