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Situé au cœur de la commune, l’édifice a fait l’objet de trois campagnes de construction, dont la plus remarquable concernait l’érection du clocher, en 1762, à l’extrémité du chœur de la chapelle pré-existante. Cette campagne était lancée à l’initiative de Jean-Louis Beyerlé, seigneur du lieu et propriétaire de la faïencerie qui fait la célébrité de Niderviller. Entre 1842 et 1845, la nef fut reconstruite par l’entrepreneur Denis, de Cirey-sur-Vezouze (Meurthe-et-Moselle). Mal exécutés, ces travaux suscitèrent un contentieux.

L’église Sainte-Croix est construite sur un plan atypique, dû à un projet de voirie non réalisé : de plan rectangulaire, elle s’achève par une abside pentagonale sur laquelle vient se greffer le clocher hors-œuvre de plan carré.

Le volume de la nef est coiffé d’un toit à longs pans et croupe, dissocié de celui du chœur, qui est moins élevé. Le moellon enduit des murs gouttereaux et du chœur contraste avec la pierre de taille de la travée axiale de la façade : s’élevant sur deux niveaux, le second d’ordre toscan, elle s’achève par un fronton triangulaire d’un classicisme assez sec tout en opposition à l’exubérance relative du clocher. La façade orientale de ce dernier est en pierre de taille, du grès rose d’extraction locale. À un premier niveau toscan avec fronton cintré, succède un second, ionique couronné par un corps de balustres, puis un troisième plus étroit avec une élévation chantournée inusitée, amortie par une coupole de pierre à huit pans. Cette morphologie donne à l’édifice une silhouette dont l’impact paysager est indéniable.

Le volume intérieur de l’édifice est celui, habituel en Lorraine rurale, des églises-granges.

Du XVIIIe s. subsiste une chaire à prêcher. La Vierge des faïenciers offerte en 1784 par Lanfrey, alors directeur de la faïencerie, est aujourd’hui conservée au Musée national de la Céramique de Sèvres. Depuis 1991, une copie réalisée à partir des moules d’origine a été replacée dans l’église. La statue de sainte Hélène (en façade de l’église) fut offerte en 1860 par J.-B. Siegel, sculpteur à Niderviller. À partir de 1871 et de l’annexion de la Moselle à l’Empire allemand, les curés se fournirent, selon les cas, auprès d’ateliers germaniques ou français, pour une statuaire principalement de série. En 1878, un orgue Haerpfer et Dalstein de Boulay (Moselle) fut acquis. Les cloches fondues à la Révolution, et lors de chaque conflit, ont été remplacées en 1923.

Le clocher, élément architectural essentiel de cet édifice, a subi des désordres importants qui ont nécessité la pose de tirants, le rejointoiement de la coupole et le remplacement d’une partie de la charpente du beffroi. Pour ces travaux, la Sauvegarde de l’Art français a contribué, en 2008, par une aide de 15 000 €.

Mireille-Bénédicte Bouvet

Le projet en images