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L’église est bâtie au centre du bourg, sur une vaste place qui correspond à l’emplacement de l’ancien cimetière. C’est un édifice très intéressant par l’originalité de son plan, vaisseau unique qui s’achève à l’est comme à l’ouest par une abside semi-circulaire, offrant un plan proche de l’ellipse et assez rare.

La terre des Ormes, liée à l’histoire de Bontin, faisait partie depuis le XIIe s. du fief des Courtenay et devint en 1583, par mariage, propriété du marquis de Rosny, futur duc de Sully et ministre d’Henri IV. Il semble que le village des Ormes ne fut érigé en paroisse qu’en 1661 et qu’il fut alors doté d’une église, construite à peu près en même temps que l’actuel château.
Cette date correspondrait assez bien à l’église actuelle, comme à son vocable particulier, celui de Notre-Dame-de-la-Nativité.  l’extérieur, les murs gouttereaux sont simplement scandés par des contreforts qui rythment le volume en trois travées complétées par les absides orientale et occidentale. On pénètre dans l’édifice par un porche moderne en brique, coincé à l’ouest entre les deux contreforts obliques de la partie semi-circulaire de l’ouest. En revanche la porte, moulurée d’un gros tore au tracé surbaissé reposant sur des bases au profil prismatique, est bien contemporaine du reste de l’église construite dans un style Renaissance tardif (une porte aujourd’hui bouchée permettait aussi d’accéder à la deuxième travée, au nord comme au sud).

A l’intérieur, dans la partie occidentale, les murs nus sont percés d’une baie étroite en plein cintre au nord comme au sud ; dans la partie orientale, les fenêtres sont composées de deux lancettes surmontées d’une sorte de cœur, dont la mouluration simplifiée semble inspirée de la Renaissance : on trouve le même remplage dans la fenêtre d’axe bouchée après la pose du retable du maître-autel. L’ensemble est recouvert d’une charpente dont les entraits et les poinçons, aux extrémités moulurées, sont apparents. Une voûte lambrissée au cintre surbaissé, faite d’un parquet de chêne, achève avec qualité l’édifice, notamment au-dessus des deux absides où les couvre-joints rayonnent avec élégance à partir du poinçon. On remarque dans le chœur un retable classique avec une toile de la Nativité.

Certaines pièces de la charpente étaient en très mauvais état : de nombreux désordres sont visibles dans l’édifice, ainsi les deux premiers entraits ont été soutenus anciennement par des piliers en bois, tandis que le portail occidental accuse un dévers. Les travaux prévus dans la première tranche de restauration générale sont la réfection de la charpente, de la couverture en tuiles et de la voûte lambrissée. La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2004 une aide de 8 000 €.

Lydwine Saulnier-Pernuit

Bibliographie :

M. Quantin, Répertoire archéologique du département de l’Yonne, Paris, 1868, col. 124-125.
M. Pignard-Péguet, Histoire de l’Yonne, Paris, 1913, p. 734-735 (Réimpression : Histoire des communes de l’Yonne, 01960 Péronnas, 1998).

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