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Sur un terroir qui  conserve,  au lieu-dit  Tralay,  les  traces d’un captage de sources alimentant un aqueduc gallo-romain long de trente-six kilomètres jusqu’à Avaricum (Bourges), l’agglomération se compose d’un centre religieux (oratorium) et, à quelque distance, d’un centre économique (les Bourdelins).

L’église Saint-Christophe dépendait de l’office de chambrier du  monastère de La Charité-sur-Loire (Nièvre), dont elle constituait un prieuré-cure. Abstraction faite d’adjonctions plus récentes, on restitue aisément  un édifice roman du XIIe s., formé d’une nef unique, d’un transept dont les croisillons s’ouvrent sur deux absidioles orientées, d’un chœur réduit à  une courte travée et terminé par une abside arrondie percée de trois baies.

La croisée du transept, cantonnée de quatre piles composées, renforcées de demi-colonnes engagées aux chapiteaux remarquables, est voûtée d’une coupole octogone de blocage, assise sur de petites trompes.  Elle soucient une tour carrée surmontée d’un clocher en charpente et ornée  sur  deux étages de doubles arcades à la pointe  légèrement  brisée ;  la  partie  haute de  la  tour,  datable  du  début  du   XIIIe  s.,   se  révèle  donc  postérieure  à l’ édifice lui-même.

Bien plus tard, une modification importante fut apportée à la nef dont le mur sud fut  remplacé par trois grandes arcades donnant sur une aile neuve, à l’ usage de la paroisse. Cette annexe aurait dû être voûtée d’ogives, comme le montre l’amorce des nervures placées en pénétration dans le mur et déco­ rées des symboles évangéliques en guise de chapiteaux. La modénature des profils et le style des sculptures placent  ces travaux  dans le premier quart du XVIe siècle. Au lieu du voûtement prévu, on se contenta d’un simple plancher sur solives de chêne comme sur la nef primitive .

En 1992 et 1993, l’ensemble des enduits intérieurs a été repris et à cette occasion des vestiges de peintures murales ont été retrouvés et préservés. Une seconde tranche de  travaux en 1995 et 1996 a porté sur la réfection de la couvert ure en ardoises de la nef et du croisillon sud du transept, sur le renforcement des piles de la croisée (côté nef) donc les pierres de caille portaient des traces de compression et même d’incendie. La Sauvegarde de l’Arc Français a participé à cette réalisation par une première subvention de 70 000 F en janvier 1996.

Elle a en outre souhaité que le maître d’ouvrage suive les recommandations du service départemental de l’architecture pour la réfection du plafond de la nef. Il s’agissait de faire disparaître le lattis de plâtre qui cachait depuis la fin du XIXe s. le plancher primitif. Cette restitution entraînait un surcoût, pour lequel la Sauvegarde de l’Arc Français a accordé une seconde subvention de 60 000 F en juillet 1996 .

La double nef de l’église d’Ourouer ainsi rénovée présence un vif intérêt; l’architecte a eu le souci de faire remettre en peinture crois petits écussons blasonnés sur une poutre, se rapportant aux familles de Gamaches et de Grivel qui se partageaient la seigneurie d’Ourouer vers 1525. Ainsi  se trouve confirmée l’époque du dédoublement de la nef.

J.-Y. R.

Le projet en images