• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

Église Saint-Aubin. Le petit village de Pincé se situe au sud du département, à la limite de la Mayenne et du Maine-et-Loire. Il est construit en bordure de la forêt à laquelle il a donné son nom, à dix kilomètres environ au sud de Sablé. L’église était dès le XIe s. un prieuré de l’abbaye bénédictine de Saint-Aubin à Angers. J.-B. Colbert, lorsqu’il acquit le château de Sablé, siège d’un marquisat, prit le titre de baron de Pincé.

L’église est entourée d’un jardin, tout proche au sud d’un manoir du XVe ou XVIe s., qui faisait partie sans doute de l’enceinte priorale. L’édifice se compose d’une longue nef, prolongée par une travée de chœur à chevet droit, flanquée au nord et au sud d’une chapelle. Une sacristie a été adossée au chevet. Si la nef, qui est la partie la plus ancienne de l’ensemble, date du XIe s., le chœur et les chapelles ont subi plusieurs transformations et agrandissements entre le XVe et le XVIIe siècle.

Une tour-clocher, surmontée d’une flèche de charpente octogonale (1862), s’élève au-dessus de la première travée de la nef. La façade occidentale est percée d’une porte en plein cintre surmontée d’une grande fenêtre. Les quatre ouvertures de la nef, du côté nord, sont placées dans la partie haute du mur. De ce côté, une porte donne accès à la chapelle nord ; elle est surmontée d’un fronton triangulaire classique. Les fenêtres du côté sud ont été agrandies. La porte d’entrée de la chapelle sud est ornée d’un linteau mouluré de style Renaissance qui a perdu son piédroit à gauche.

La nef a été couverte au XVe ou XVIe s. d’un lambris. Des arcades en plein cintre séparent la nef du chœur et le chœur de chacune des deux chapelles. Celle du nord est couverte d’un lambris simplement chaulé ; plus précieuse est la chapelle sud, couverte d’une voûte en pierre, à caissons, légèrement surbaissée. Un passage, dont le tracé est biais, fait communiquer la sacristie avec la chapelle sud.

Une campagne récente de sondages a révélé dans la partie orientale de la nef, la présence d’un important décor mural, peint tantôt à fresque, tantôt à la détrempe, qui pourrait dater du XIIe siècle. Sur le mur oriental de la nef, un décor de draperies du XVIIIe s. a été mis au jour.

L’église abrite un ensemble exceptionnel de cinq retables lavallois mis en place au XVIIIe s., retable de la Vierge et retable de saint Clair.  Elle possède également un mobilier protégé, dont une Pietà du XVIIIe s. et un Christ en Croix.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 16 000 euros en 2006 pour la restauration de la charpente et de la couverture du clocher, du chœur et des chapelles.

Françoise Bercé

 

Le projet en images