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Hérisson (03) Eglise Saint Sauveur

Ancien prieuré de la Chaise-Dieu, l’église  Notre-Dame de l’Assomption est un  édifice complexe,  maintes fois  remanié. La  tradition  locale, qui  attribue sa première construction à  l’époque carolingienne,  ne  paraît pas  justifiée, compte  tenu du  silence sur  Pranles de la  Charta  vetusde  Viviers qui  mentionne les églises du  Xème siècle. La  présence dans la cuisine du  presbytère d’une colonne de 2,35 m de hauteur, qui appartiendrait à cette époque, paraît insuffisante. La partie la plus ancienne de l’église est constituée  par les cieux  travées orientales de  la nef,  la  travée occidentale  accolée à la  façade étant, comme  cette dernière, une  reconstruction du  XVIIème siècle. La  voûte des deux  travées anciennes  est en berceau brisé ; ses arcs doubleaux retombent sur les chapiteaux de quatre colonnes engagées dans la travée orientale.  Les chapiteaux sont  la partie  la plus intéressante de l’édifice : bien que comportant des personnages,  ils gardent  de nombreuses réminiscences de modèles antiques. L’astragale des chapiteaux nord-est et sud-ouest est décoré d’oves que l’on retrouve, dans le chapiteau sud-ouest, au sommet de  cannelures de la corbeille,  entre les  feuilles d’angle. Le souvenir des volutes d’angle subsiste sur trois chapiteaux, ainsi que le dé au centre de l’abaque figuré par une tête humaine. Un seul tailloir est orné de palmettes d’allure très romane. D’après P. de Lagarde, le  chapiteau  de la colonne nord-ouest, au décor sans personnage et dont les dimensions diffèrent, serait peut-être un remploi. Le style de ces chapiteaux rappelle celui des chapiteaux de  la tour-clocher de  Viviers  datés par Yves  Esquieu et  Rollins  Guild de la fin du  XIème  s. ou du début du XIIème      Le XIIème   s. conviendrait parfaitement  pour la première  construction de  l’église  de Pranles,  édifice  en bel  appareil   de grès local avec recherches de bichromie.   Ont  été  reconstruits  au XVIIème s.,   après   les guerres de  Religion, la  travée  carrée précédant  le  chœur sur  laquelle  s’ouvrent au nord et au  sud des  chapelles,  la façade  occidentale  avec sa  porte  en plein-cintre  sur montée d’un  oculus  et d’un  clocher-arcade et  le chœur. Des  chapelles ajourées à l’édifice roman au XIVème  ou XVème s., comme dans l ‘église voisine de Cresseilles, ont vraisemblablement été détruites au XVIème siècle.  En  1995, une première  campagne  de restauration  pour  laquelle la  Sauvegarde  de l’Art Français  a  donné une  aide  de 50  000  F a  concerné  des travaux  de   toiture et de charpente.  Une  deuxième campagne,  débutée  en août  1996,  a concerné   la réfection de la zinguerie et des maçonneries extérieures et la Sauvegarde de l’Art Français y a participé pour un montant de 25 000 F. Il est regrettable qu’aucune étude archéologique des murs n’ait précédé la reprise des enduits, comme ce fut le cas à Saint-Jean-le-Vieux (Isère) et Vinsobres (Drôme).

 E. C.

Le projet en images

Hérisson (03) Eglise Saint Sauveur

Hérisson (03) Eglise Saint Sauveur

Hérisson (03) Eglise Saint Sauveur

Hérisson (03) Eglise Saint Sauveur