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EGLISE Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Le village de Préval se situe dans la vallée de la Même, sur les premiers contreforts du Perche.

On trouve mention de l’édifice en premier lieu en 1130, dans la donation, que fit Gauthier de Montmirail à l’abbaye Saint-Denis de Nogent-le-Rotrou, des dîmes de l’église de la « Chapelle Gastinelle » (capella de Gastinel), puis en 1160, dans la donation faite par Hugues de Villeray-au-Perche, gendre de Gauthier de Montmirail, de l’église de la « Chapelle-Gastineau » au prieuré de Sainte-Gauburge ; cette donation fut confirmée par l’évêque du Mans, en 1183. L’église figure ensuite dans de nombreux : textes, notamment dans un compte de 1330 et un pouillé de 1508 ; Cassini ou Jaillot citent « La Chapelle Gatineau »: et il faut attendre la fin du XVIIIe s. pour trouver « Gatinais ou Préval ». L’existence d’une première église au XIIe s. est probable, la nef principale en conserverait encore le souvenir, bien qu’elle ait été profondément transformée. En 1533-1534 fut commencée la construction d’une chapelle dont la voûte était terminée en 1542. Cette construction est parfaitement documentée par les archives de la commune. Le clocher fit l’objet de réparations dès 1545, une nouvelle charpente sur la nef fut exécutée peu avant 1580, en 1586 une litre aux armes du seigneur de Vasse fut peinte autour de l’église. La sacristie date de 1786, elle a été agrandie à la fin du XIXe s., enfin le clocher reconstruit en 1819 fut démoli en 1874 et un nouveau clocher construit entre 1876 et 1879.

L’histoire de cette église fut profondément marquée par l’action de l’abbé Brière, curé de la paroisse de 1909 à 1925, qui procéda à des travaux d’entretien et à la présentation de nombreux objets d’art qui lui avaient été donnés ou qu’il avait lui-même achetés. L’abbé Brière a fait de son église paroissiale un dépôt d’art religieux avant la lettre et a pris l’initiative de confier à des artistes du département leur restauration.

Le plan de l’édifice actuel se compose d’une nef terminée par une abside hémicirculaire, flanquée au nord d’un vaste collatéral. Ces deux vaisseaux sont couverts de toitures parallèles à pignon aigu. À l’est du collatéral, s’élève une chapelle sur plan carré qui forme comme le bras nord d’un transept ; sans équivalent au sud, elle est prolongée vers l’est par une sacristie.

La façade de l’église a été occultée par la construction du clocher moderne qui a entraîné la disparition de la porte ancienne en arc brisé ; la fenêtre du premier niveau sert d’accès au premier étage du clocher ; de ce fait, c’est la porte du collatéral qui constitue l’entrée principale de l’édifice. C’est une très jolie porte Renaissance qui, sculptée dans la pierre, se détache sur le mur de moellons enduits ; le linteau repose sur deux pilastres à chapiteaux composites, il est surmonté d’un tympan arrondi dans lequel s’inscrit une grande coquille Saint-Jacques, le tout est orné de part et d’autre de fleurons sculptés et de motifs végétaux. Cette porte est inscrite sur l’inventaire supplémentaire depuis 1927. Les ouvertures qui ont été pratiquées dans les murs latéraux sont d’époques et de dimensions différentes. Au sud, la première est dans le style roman, la seconde peut être datée du XIVe s., la troisième et la quatrième sont de la fin du Moyen Âge, elles ont sans doute été retracées ultérieurement. Du côté nord, seule la chapelle est éclairée par une large fenêtre de la fin de la Renaissance. L’abside arrondie pourrait dater également du XVIe siècle.

L’intérieur de la nef est couvert d’une voûte lambrissée sur entraits apparents sculptés. L’abside principale est ornée d’un très beau retable de 1716 à trois volets, dont le panneau central représente la Crucifixion. Le collatéral nord est lambrissé tandis que la chapelle située à l’est de celui-ci, construite à partir de 1533, est voûtée sur une croisée d’ogives dont la clé est ornée du Bon Berger.

La peinture du retable majeur et les tableaux situés sur les ailes en retour ont été commandés à G. Muller, peintre au Mans en 1924, par l’abbé Brière. Saint Julien a été représenté sous les traits de Msr Grente, alors évêque du diocèse, saint Libaire sous ceux de l’abbé Justice, né dans la paroisse. Dans la chapelle nord, la verrière qui s’inscrit dans deux lancettes trilobées avec tympan a été confiée à R. Alleaume, maître verrier à Laval et exécutée après la guerre de 1914. L’église abrite un certain nombre d’œuvres provenant d’églises voisines, comme une Vierge à l’Enfant du XVIe s. venant du grenier du presbytère de Souvigné-sur-Même, une Vierge à l’Enfant du XIVe s. en bois, dont seule la tête est authentique, le montage venant d’une restauration dont l’abbé Brière a eu l’initiative. Un groupe en terre cuite avec badigeon gris représente l’Éducation de la Vierge (XVIIe s.). Le retable de la chapelle nord, exécuté au XVIIIe s. avec des éléments du XVIIe s., est en pierre peinte en faux marbre. Sur le soubassement a été gravée l’épitaphe de Philippe Guestre, seigneur de Préval, mort en 1685, et de sa femme. Le tabernacle date du XVIIe siècle. La statue de sainte Barbe en terre cuite polychrome (fin du XVI• ou début du XVII•) provient du presbytère de Saint-Symphorien, elle a été restaurée par Demas. De même la Charité de saint Martin doit être datée du XVIIIe et du XXe siècle : elle portait la date de 1553, mais a été très restaurée à l’initiative de l’abbé Brière. Parmi les objets cultuels, on note le reliquaire en forme de châsse du début du XXe s., œuvre de Charles Morancé, peintre au Mans, qui a représenté sur l’un des côtés saint Roch, saint Julien et saint Lyphard. L’église possède également un  ensemble  de  bâtons de charitons.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé en l’an 2000 une subvention de 12 958 € pour la réfection de la toiture et la reprise de la charpente;

Fr. B

 

 

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