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L’église de La-Nativité-de-la-Vierge, située au centre du village, est encore entourée par son cimetière. Il s’agit d’un édifice de transition fin XIIe-début XIIIe s., remanié au XVIe, comme de nombreuses églises du département, lors de la reprise économique qui a suivi la fin de la guerre de Cent Ans.

Sa courte nef unique, gothique, sans doute en très mauvais état, a été reconstruite au XVIIIe s. et dotée d’un plafond en charpente comme l’ont été, entre autres, les nefs de Rouvres-Lesmont ou Maison-près-Chaource. Elle est éclairée par de hautes baies en plein cintre placées sous la corniche ; elle est surmontée d’un clocher terminé par une flèche couverte d’ardoises.

À la Renaissance, le transept d’origine a été agrandi au sud et au nord par deux bas-côtés de même hauteur, tout en restant non saillant ; seule la travée centrale est médiévale. Le chœur gothique et ses chapelles latérales, contrebutés par des contreforts, sont voûtés d’ogives à liernes et tiercerons. Ces voûtes retombent directement sur les colonnes engagées du chœur. Seules les piles ondulées à l’entrée du chœur sont pourvues de chapiteaux que l’on ne trouve plus à cette époque que dans la Champagne crayeuse ; ils ont alors plus un rôle décoratif que structurel. Ce chœur est terminé par une abside à trois pans. Le chevet plat est épaulé par des contreforts.

Les baies du chœur, modifiées à la Renaissance, ont conservé leurs remplages et des fragments plus ou moins importants de quatre verrières de la même époque, classées en 1894. L’une, du début du XVIe s., est composée de panneaux représentant un saint Michel, des armoiries et des fragments divers, une autre, datée de 1545, peinte en grisaille et jaune d’argent, est dédiée à la Vierge. Au registre inférieur se trouvent les donateurs présentés par saint Claude et saint Didier entre des colonnes de branchages entrelacés. Au centre, l’ange Gabriel tend à la Vierge la palme de l’immortalité. Au centre du registre supérieur, la Dormition de la Vierge est entourée d’anges tenant des phylactères et, dans le tympan, deux anges musiciens et le monogramme du Christ. La fenêtre suivante a encore trois lancettes trilobées avec écoinçons et tympan, du premier quart du XVIe siècle. Y figurent des architectures et des anges, des grisailles décoratives et des symboles religieux, calice, ostensoir, croix. Le vitrail de l’une des baies en plein cintre de la nef est composé de trois registres. Au registre supérieur figurent des anges thuriféraires et Dieu le Père au registre inférieur. Dans des niches, un donateur est présenté par saint Jean-Baptiste accompagné de l’Assomption et des litanies de la Vierge gravées dans son nimbe.

Ces vitraux ont fait l’objet de restauration aux XIXe et Xxe siècles.

Les deux sacristies latérales sont ornées de vitraux du XIXe siècle.

L’église conserve quelques objets mobiliers ; la pierre tombale de Pierre des Boves, mort en 1635, un tref, sans doute contemporain de la nef, à l’entrée du chœur.

Cet édifice hétérogène souffre de multiples désordres dans ses charpentes et ses maçonneries, désordres aggravés par une « mini tornade » en 2006, qui est à l’origine de la rupture de la poutre maîtresse supportant le clocher ; cette partie de l’édifice a dû être étayée. Les travaux concernent la mise hors d’eau de l’édifice, la restauration de la charpente de la nef et du clocher, la réfection des corniches en pierre poussées par la charpente et la protection des vitraux.

Pour aider la commune à réaliser ces travaux d’urgence, la Sauvegarde de l’Art français lui a attribué une aide de 20 000 € en 2008.

Jannie Mayer

Le projet en images