• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

L’église de Sagy, placée sous le vocable de saint Pierre, était rattachée sous l’Ancien Régime au diocèse de Besançon. Aujourd’hui elle appartient à celui d’Autun.

La partie la plus ancienne de l’église se trouve à l’ouest de la nef actuelle ; elle résulte de la conservation du transept d’un édifice roman. La croisée romane, qui supporte le clocher plus récent, est délimitée par quatre épaisses arcades brisées et couverte d’une coupole sur trompes.

La nef et le chœur, construits en brique, se présentent comme un seul vaisseau très large, édifié ainsi que le clocher vers le milieu du XIIIe siècle. Les parties romanes de l’édifice ont été entièrement englobées dans le nouveau volume par la construction de chapelles latérales dont les murs gouttereaux sont alignés sur ceux du vaisseau principal.

Celui-ci est voûté sur croisées d’arcs dessinant quatre travées barlongues regroupées deux à deux et séparées par un puissant arc doubleau. Cet arc délimite le sanctuaire de la nef. Les nervures des voûtes, aux arêtes fortement chanfreinées, sont en pierre de taille. Les encadrements des baies et le soubassement des murs et des contreforts sont traités de même, ce qui témoigne d’un soin tout particulier en Bresse où ce matériau est rare. Les retombées des nervures des voûtes sont portées par des culs-de-lampe au dessin géométrique simple ; à l’extérieur, elles sont contrebutées par des culées puissantes de contreforts à deux ressauts. Une corniche en brique à modillons et à décor en dents de scie présente trois encorbellements à faible saillie. Elle couronne élégamment les murs latéraux au-dessus des glacis des contreforts et son effet plastique est particulièrement réussi.

Le clocher sobre est constitué de deux étages ajourés. Le registre inférieur est percé sur chaque face par des fenêtres géminées en cintre brisé s’appuyant sur un bandeau périphérique en pierre. Les encadrements de ces baies sont également en pierre ; la retombée centrale des arcs est portée par une colonnette au fût chanfreiné. Un arc de décharge de même matériau dessine une archivolte non saillante. Le registre supérieur, construit dans le prolongement, semble appartenir à une surélévation ultérieure : deux grandes baies en plein cintre séparées par un large trumeau ajourent chacune de ses faces ; une brique légèrement plus rosée confirme une campagne différente.

La façade occidentale précédée par un vaste porche en charpente à deux pans est percée d’un portail en arc brisé sans tympan et d’une petite porte rectangulaire. Ces baies, toutes deux moulurées, avec des bases prismatiques et sans chapiteaux ni coussinets, caractérisent le XVe siècle. Le linteau de la petite porte est surmonté de neuf blasons malheureusement tous bûchés.

Un collatéral fut ajouté à l’époque classique contre le flanc nord. Il est construit en pierre blanche et ses voûtes d’arêtes sont soulignées par une fine moulure. Il communique avec le grand vaisseau par quatre arcs en plein cintre percés dans le mur gouttereau nord : il forme un contraste avec la grande unité de la nef et du chœur gothique.

Pour la restauration en tuiles plates des toitures (hormis celle du clocher) la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 22 867 € en 2001.

J.-D. S.

Le projet en images