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L’église, dédiée à saint Aubin, remonte en grande partie au début du XIIIe s. et son droit de patronage, qui appartenait d’abord aux familles d’Aunou et de Bonneval, revint en 1287 à l’abbaye de Saint-André-en-Gouffern qui le conserva jusqu’à la Révolution. Elle se compose d’une nef à vaisseau unique précédée d’un clocher­ porche à pans de bois, original et élégant, édifié vraisemblablement entre la fin du XVe s. et le début du XVIe siècle. Au XIXe s., d’importants travaux furent engagés qui, en dépit de leur ampleur, ne dénaturèrent pas, dans leur ensemble, l’édifice. On changea alors le lambris de la nef ; on détruisit en 1853 le portail d’origine couronné d’un gâble qui, pourtant, avait survécu à la construction du clocher-porche; on substitua entre 1860 et 1862 aux essentes de chêne qui couvraient jusque-là le clocher-porche une couverture d’ardoises. Néanmoins l’édifice conserve un charme d’ensemble que lui confère pour une grande part l’élégant ouvrage à pans de bois qui accueille le paroissien, sans oublier la conservation de nombreux vestiges anciens qui témoignent de la qualité de la construction d’origine. Le matériau de l’édifice varie selon les parties : pierres de taille, moellons, assises de silex. Le chœur qui conserve sur ses murs nord et sud des éléments romans de décor sculpté constitue la partie la plus ancienne. Le clocher-porche se compose de quatre travées, la quatrième percée au nord et au sud de baies cintrées ; il s’élève sur trois niveaux en encorbellement. Les poteaux des deux premiers niveaux sont sculptés en pied et en tête ou décorés de culots, tandis que ceux du troisième niveau sont beaucoup plus simples et dépourvus de sculptures. L’ouvrage est couronné d’un clocher dont la flèche, de plan octogonal, est soulignée par quatre égouts superposés de plan carré formant abat-son. Des cartes postales anciennes attestent que le triangle du pignon occidental était, depuis les campagnes de travaux du XIXe s., couvert d’ardoises; cette toiture fut déposée en 1962. Les motifs sculptés représentent des dessins géométriques ou des têtes d’animaux et de personnages. À l’intérieur, l’église, largement éclairée grâce à l’ouverture de grandes baies au profil brisé et aux moulurations soignées dans ses murs gouttereaux nord et sud, est couverte d’une voûte lambrissée au berceau brisé dans la nef et de plein cintre dans le chœur. Leur décor peint au pochoir, qui alterne avec bonheur les motifs géométriques, trahit une reprise au XIXe s. ; il confère cependant une élégance indéniable au décor d’ensemble de l’édifice. Celui-ci d’ailleurs conserve un mobilier d’une grande richesse dont la commande remonte pour ses principaux éléments au XVIIe s., notamment le maître-autel à colonnes, volutes, fronton brisé, et la poutre de gloire accrochée au mur du fond de l’église avec les statues du Christ et de sainte Madeleine. Quant au porche qui, à l’intérieur, ouvre directement sur la nef, il a reçu lui aussi une décoration soignée qui s’harmonise totalement avec le reste du décor intérieur. Motifs peints au pochoir sur les murs et la voûte lambrissée en berceau et pavage de tomettes carrées font ressortir les éléments de mobilier que renferme de façon notable ce porche : d’un côté, un bénitier de grès du XVIe s. et de   l’autre,  des fonts baptismaux  en  marbre  rouge  et  gris du XIXe s., sans omettre deux panneaux peints, Le Baptême du Christ et La Fuite en Égypte, sur chacun de ses deux murs nord et sud. Le clocher- porche  souffre de plusieurs interventions malheureuses qui, par les modifications qu’elles ont apportées dans sa structure, l’ont fragilisé : l’absence de beffroi et la dépose de la couverture qui protégeait autrefois la ferme débordante rendent actuellement impossible la sonnerie des cloches. Cette même dépose de la couverture de la ferme débordante a favorisé les infiltrations d’eau dans les pièces de bois de la structure, atteinte par ailleurs par le remplacement du remplissage du pan de bois par un mélange de brique et de ciment. Pour la restauration de la maçonnerie, de la charpente et de la couverture du clocher-porche, la Sauvegarde de l’Art français a octroyé une subvention  de 110 000 F en 1999.

É. G.-C.          

 

 

Le projet en images