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église Saint-Laurent, Saint-Laurent-Rochefort (42), sauvegarde de l'Art Français

Église Saint-Laurent. Cette belle église de village a l’avantage d’être très précisément datée : une inscription sur le pilier nord de la travée d’entrée donne la date à laquelle fut commencée la construction, 1470 : « comasé fust l’oure présente »; et en 1496, les luminiers de l’église donnent quittance à « Robin du Bost de Carlat en Auvergne, tailleur de pierre, constructeur de ladite église » (archives paroissiales). De l’édifice qui l’a précédée on ne sait rien et il n’en reste rien. Mais l’église est citée depuis le XIe s., sous le même vocable. Elle fut une dépendance de la commanderie de l’Hôpital, voisine, qui nommait à la cure. L’édifice s’élève au sommet du village, adossé à la côte abrupte qui descend vers l’Anzon. Le site est fort beau et l’église le couronne d’ une présence à la fois massive et élancée. La structure est très simple : trois travées de plan carré, voûtées sur croisées d’ogives, sans collatéraux, et un chevet pentagonal. La travée occidentale supporte le clocher quadrangulaire ; une porte donne accès à l’escalier du clocher, construit hors-œuvre ; sur la face sud, une fenêtre. Cette travée, supportant les murs du clocher, est un peu plus étroite que les suivantes. La travée médiane s’orne d’un enfeu dans le mur nord et s’ouvre au midi sur ce qui était le cimetière (où s’élève l’une des plus belles croix du Forez, construite peu après l’église, vers 1520). La dernière travée de la nef s’ouvre sur deux chapelles, de plan rectangulaire, également voûtées sur croisées d’ogives. Le chevet est pentagonal. Il est percé de trois fenêtres géminées. Les dimensions assurent des volumes très réguliers : les 27 m de longueur totale se partagent à peu près régulièrement entre les 6,5 m du chœur et les trois travées de plan carré (environ 7 m x 7 m). Le décor est remarquablement sobre, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Les murs présentent un bel appareil de granit, très régulier, qui semble se suffire à lui-même. L’élévation du clocher à l’ouest est particulièrement sobre, de discrets cordons définissant trois registres. De larges ouvertures géminées en arc brisé occupent le registre supérieur. Le registre du porche d’entrée, lui-même simplement constitué de trois voussures, n’est animé que par un larmier avec retour rejoignant les arcs-boutants. Seule la porte latérale, donnant sur le cimetière, est un peu plus richement sculptée, avec ses deux pinacles et son arc en accolade. Elle est cantonnée de banquettes de pierre. Leur fonction est malheureusement dissimulée par le niveau actuel de la terrasse, d’une quarantaine de centimètres plus bas que le niveau de l’ancien cimetière. Ce niveau exhausse également la croix, accusant son caractère monumental. L’intérieur est tout aussi sobre. L’enfeu s’inscrit dans un arc en anse de panier. Les clefs de voûte sont, à partir du chevet: un IHS entour é d’une torsade, un fleuron, une croix fleuronnée, un soleil tournant. Sur celle de la chapelle nord, la croix pattée rappelle que la paroisse était une dépendance des Hospitaliers. On n’en est que plus frappé par les vingt-deux culs-de-lampe qui reçoivent les arcs à pénétration de l’abside, des deux travées de la nef et des chapelles latérales. Ce sont des têtes de module moyen, qui paraissent de prime abord d’une grande homogénéité et remarquablement discrètes. Une même coiffure (un bonnet à bandeau) en souligne l’uniformité. Pourtant, une observation attentive permet de découvrir des types divers, des expressions variées, une grande délicatesse de la sculpture. Quelques visages sont des grotesques, ou plutôt des rustiques. Les deux têtes qui encadrent le vitrail axial présentent des traces de polychromie. Cet ensemble donne son originalité à cet édifice par ailleurs si représentatif du gothique forézien. L’église conserve des éléments de mobilier ancien de grande qualité : le retable (XVIIe ) ; une chaire du XVIIIe de petites dimensions et finement sculptée (inscrite) ; une très belle statue de sainte Anne, la Vierge et l’Enfant, datée de 1590 (inscrite) ; deux bustes reliquaires en bois peint et doré du XVIIe (identification incertaine) ; le grand crucifix en bois peint (XVIIe ), placé au-dessus de la fenêtre axiale du chevet. Le retable en bois doré, qualifié « à la moderne » (dans le procès-verbal d’une visite épiscopale effectuée en 1663), est fort beau, malgré les actes de vandalisme qu’il a subis. Le registre inférieur, à quatre niches, devait comporter les quatre évangélistes ; il n’en reste que deux ; un troisième paraît avoir été remplacé par une statue de saint Jean-Baptiste. Le registre supérieur, dont l’élément central a disparu, ne comporte que deux niches dont seule l’une conserve une statue de sainte Catherine d’Alexandrie. La porte du tabernacle est ornée du visage du Christ sur  le voile de sainte Véronique. Une Ascension domine l’ensemble. Les  deux  autels  des  chapelles  sont  en  marbre  blanc,  de  style néo­gothique, avec un  retable peint en  trompe-l’œil, couronné par  un dais en plâtre, surmontant les statues de saint Joseph et de la Vierge, les deux portant l’Enfant Jésus. Heureuse idée : une belle maie paysanne sert d’autel conciliaire. Les vitraux, tous du début de ce siècle, sont dus à des verriers du Puy­ en-Velay : Borie a signé en 1919 les six vitraux du chevet (de gauche à droite : le curé d’Ars, saint Louis, saint Laurent, le Sacré-Cœur, saint Michel et sainte Jeanne) ; Chausse, les quatre vitraux du transept, datés 1913 : une « Immaculata » (sic) et une sainte Philumen a (sic), un saint Claude et un saint Joseph. Chausse est également responsable du vitrail de la travée d’entrée. Les statues sulpiciennes modernes sont sans originalité. Plus anciens et plus liés à des dévotions traditionnelles : saint Verny et saint Roch. Les travaux subventionnés ont consisté à réparer l’ensemble des charpentes et des toitures et à refaire la zinguerie. La Sauvegarde de l’Art français y a contribué pour 75 000 F en 1998.

Ph.M.

 

 

 

 

Le projet en images

église Saint-Laurent, Saint-Laurent-Rochefort (42), sauvegarde de l'Art Français

Dominique Robert

église Saint-Laurent, Saint-Laurent-Rochefort (42), sauvegarde de l'Art Français

Dominique Robert

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Dominique Robert

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Dominique Robert

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Dominique Robert

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Dominique Robert

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Dominique Robert