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Église paroissiale, sous le vocable de saint Martial. Le patronage appartenait à l’abbaye voisine du Moûtier d’Ahun.

Elle se compose d’un vaisseau unique (longueur 17,02 m ; largeur 4,66 m) de trois travées, la dernière terminée par un mur droit formant chœur. Les dimensions sont modestes, le plan banal en Limousin. L’édifice n’en présente pas moins un réel intérêt. Le volume intérieur a d’heureuses proportions. Des  voûtes d’ogives couvrent le vaisseau sur toute sa longueur. Les nervures, de profil torique aminci, retombent sur les chapiteaux de colonnettes installées à 2,50 m du sol sur des culots à masques humains ou simplement agrémentés de moulures. Il est évident que ces croisées d’ogives ont été lancées dans une seconde campagne, plus tardive, après que la couverture de l’édifice eut été assurée. Une simple charpente suffisait. Il n’y a aucune trace d’arrachement d’une primitive voûte en berceau, éventuellement effondrée.

Chaque travée est éclairée au sud par une fenêtre ébrasée (dont deux modernes). Une longue baie étroite et haute illumine l’axe du chevet plat. Une petite porte, obturée aujourd’hui, était percée au sud dans la première travée.

 l’extérieur, la façade occidentale offre un portail en cintre brisé dont les voussures à boudins retombent sur des colonnettes d’ébrasements par l’intermédiaire de chapiteaux-frises. Ce portail, comme les voûtes, indique que l’église, commencée à la fin du XIIIe s., a été terminée au début du XIVe. L’entrée est abritée par un auvent en charpente.

Une sacristie a été accolée au nord du chœur. Détruite en 1813, elle a été rebâtie au XIXe siècle. Le mur gouttereau nord a été renforcé par de gros contreforts pour empêcher son déversement. L’église a dû supporter le poids de sa fortification lors des ravages de la guerre de Cent Ans. On a mis à profit sa position stratégique sur un replat surplombant d’une trentaine de mètres la Creuse qui coule à ses pieds. Tout l’édifice a été surélevé. Il ne reste des travaux de fortification que quelques ouvertures rectangulaires de l’ancien chemin de ronde. Elles rappellent opportunément le rôle militaire dévolu à nombre d’églises en Limousin, comme dans toute l’Aquitaine, durant les troubles de la fin du Moyen Âge.

Un petit clocher en charpente a été monté tardivement sur la première travée de la nef.

L’église abrite un devant d’autel en cuir repoussé du XVIIe s., en mauvais état.

La Sauvegarde de l’Art français a donné en 2004 une aide de 7 000 € pour la consolidation urgente des murs gouttereaux et la restauration complète de la charpente et de la couverture, en tuiles canal du pays. La base carrée du clocher a été reprise en bardeaux de châtaignier.

 

Jacques Thirion

Le projet en images