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L’église Saint-Martin, encore entourée de son cimetière, est dominée par un important clocher en partie du XIIIe siècle. Elle présente un plan simple : une nef suivie d’un chœur sans bas-côté, deux chapelles au nord, l’une à la base du clocher, la deuxième de deux  travées doublant le   chœur.   Précédée  d’un    porche  du XVIIe s. dont la voûte a conservé des traces de peinture décorative, la nef a été très remaniée. Elle a été successivement couverte d’un lambris dont on voit encore le profil dans le comble, d’un plafond en 1735-1740, enfin d’une voûte néo­gothique en brique et plâtre, en 1893 ; ses fenêtres actuelles ont été modifiées pendant la campagne de travaux du XVIIIe siècle. Seule subsiste, du XIIIe s., la fenêtre située au-dessus de la porte latérale sud. Le chœur du XIIIe ouvre sur la nef par une arcade en arc brisé mouluré qui retombe sur des colonnes engagées à chapiteaux à feuillages. Il est voûté d’ogives qui retombent sur de fines colonnettes. Le triplet qui s’ouvrait dans le chevet plat a été obstrué par l’adjonction d’une sacristie élevée vers 1730 et par le grand retable du XVIIIe   siècle. Les fenêtres du mur sud ont été modifiées lors de la grande campagne de restauration de 1893. Dans le mur nord de la nef, une grande arcade en arc brisé à multiples voussures donne accès au rez-de­chaussée de la tour du clocher. De part et d’autre, les colonnes engagées portent des chapiteaux à feuillages. La chapelle du clocher est voûtée d’ogives composées d’un tore entre deux gorges. Ses murs sont scandés par des arcatures reposant sur des colon­ nettes dont les chapiteaux à feuillages ont conservé des tailloirs carrés, caractéristiques du début du XIIIe s. en Normandie. Les fenêtres sont encadrées par des colonnettes. La flèche pyramidale a remplacé au XIXe s.  la toiture en  mitre du clocher dont les contreforts plats sont encore dans la tradition des grandes abbayes caennaises

 du XIIe siècle. L’autre chapelle a été élevée dans la seconde moitié du XVIe s. ; de deux travées, de même longueur et de même largeur que le chœur, elle communique avec lui par deux grandes arcades à bossages de poudingue pourpré du même type que ceux que l’on rencontre aux châteaux de Canisy et de Torigny-sur-Vire. Les piles de soutènement sont creusées de niches sans doute destinées à recevoir des statues. En très mauvais état, une partie des voûtes et des murs de l’angle nord-est ont été reconstruits en 1884. Une pierre en marbre noir fixée dans le claveau central de la porte conduisant à la tour porte  les instruments  de la Passion et les initiales de Roulland de Gourfaleur, seigneur de Bonfossé, et de son épouse, Marie de Rabondange décédée le 4 avril 1613. Dans cette chapelle se trouve également l’inscription funéraire de Nicolas Ameline, curé de la paroisse, aumônier de Mv de Matignon, datée de 1611.

L’édifice conserve un certain  nombre d’objets  mobiliers, en particulier le retable et son maître-autel exécutés en 1747 par Nicolas Pinel de la Croix et son fils Pinel du Hamel, sculpteurs à Chevry. La peinture et la dorure sont l’œuvre de Le Danois de Valognes.

La Sauvegarde de l’Art Français a attribué en 1997 une subvention de 120 000 F pour l’étaiement des voûtes, la restauration des maçonneries du clocher, des murs gouttereaux et des contreforts.

J.M

Le projet en images