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Édifiée en 1741 sur l’emplacement d’une maison noble antérieure, la chapelle de la Baugisière fait partie des dépendances du château du même nom. Le constructeur d’alors est Maximilien Boutou, chevalier, seigneur de la Baugissière, fils de Maximilien Boutou, chevalier, seigneur de la Baugissière et d’Ardelay, décédé vers la fin de 1703. Il est le descendant d’une famille noble du Bas Poitou dont la filiation est suivie à la Baugissière depuis Pierre Boutou, écuyer, mentionné dans une transaction en 1253. La famille est maintenue noble dans les ordonnances de Barentin de 1667 et de Richebourg de 1715. Une sentence arbitrale rendue à Fontenay-le-Comte le 26 avril 1710 et intervenue entre Gabrielle Brissonnet, veuve en premières noces de Maximilien Boutou père, et ses enfants dont Maximilien, en raison de la tutelle exercée depuis le 9 janvier 1705 par Guillaume Briçonnet, laisse donc au fils aîné la gestion de la seigneurie. Né en 1690, Maximilien Boutou épouse en 1708 Suzanne Fleury puis se remarie tardivement en 1761, peu d’années avant sa mort – intervenue avant 1765 pour Beauchet-Filleau et en 1762 si l’on se réfère à sa pierre tombale placée dans la chapelle – à Louise Green de Saint-Marsault. La Baugissière passera à la cinquième fille du premier mariage, Jeanne-Marguerite, épouse de Charles Racodet, seigneur de la Vergnais puis par alliance aux Maynard. L’estimation de la seigneurie au moment du partage provisionnel de 1711 porte à 58 000 livres le montant du domaine. L’ampleur du programme architectural est à mettre en relation avec la longue présence durant toute la première moitié du XVIIIe s. de Maximilien Boutou à la tête de la seigneurie, bien que certains choix soient plus caractéristiques de l’époque antérieure.

La chapelle, implantée sur le côté ouest de la propriété et isolée depuis la démolition au XIXe s. des bâtiments de dépendances qui cantonnaient la cour d’entrée, est un petit édifice de plan rectangulaire, fermé à l’est par un chevet à pans. La différence des matériaux, un moellon enduit pour l’ensemble des murs, à l’exception de la façade occidentale construite en pierres de taille assisées, laisse à penser que la reconstruction – intervenue au moment du chantier de 1741 ou plus tardivement – s’est principalement attachée à plaquer sur un édifice antérieur consolidé une façade élégante et classique. Un procès-verbal dressé par le curé de Saint-Michel-le-Cloucq le 7 mars 1756, à la demande de l’évêque de La Rochelle en vue d’y autoriser la célébration de la messe, livre une description de cette dernière qui confirme, semble-t-il, l’achèvement des travaux à cette date.

La façade est percée de trois ouvertures cintrées soulignées d’une clé débordante, la porte d’entrée flanquée de part et d’autre de deux fenêtres. L’intérieur bénéficie aussi de la lumière qu’apportent les deux fenêtres percées dans les pans de l’abside. Mais le profil de leur voussure diffère de celles des baies de la façade occidentale et ne présente pas de clé. La façade est rythmée par une corniche saillante surmontée d’un petit clocheton. Des bandeaux horizontaux qui font écho à ceux qui séparent  les niveaux du château voisin, soulignent la partie supérieure de la façade et les allèges des fenêtres. La toiture est de tuiles. À l’intérieur, la chapelle a conservé son autel en pierre légèrement surélevé et la pierre tombale de Maximilien Boutou mort en 1762.

Pour la mise hors d’eau de l’édifice comprenant des travaux de charpente, de couverture et de maçonnerie, la Sauvegarde de l’Art français a accordé un don de 6 000 € en 2005.

Élisabeth Caude

 

Bibliographie :

Arch. Sauvegarde de l’Art Français : dossier de l’église de Saint-Michel-le-Cloucq, note manuscrite citant le procès-verbal de 1756.

  1. Beauchet-Filleau, Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, t.I, Fontenay-le-Comte, 1891, p. 711, article Boutou.

« Maintenues de noblesse du Poitou, 1714-1718 », Archives historiques du Poitou, t. XXII, 1892, p. 30, article Boutou.

  1. Beauchet-Filleau et H. Beauchet-Filleau, Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, 2e éd., t. VI, Paris- Fontenay-le-Comte, 1978, p. 784-785, article Maynard.

Marie-Pierre Niguès, « La chapelle de la Baugisière », notice dactylogr., juin 2004.

 

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