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L’église Saint-Martin de Montagneux fit l’objet de deux donations successives en faveur de l’abbaye de Cluny au Xe siècle. Cette paroisse a perdu de son importance : Montagneux n’est plus maintenant qu’un hameau sur la commune et son église désaffectée a été longtemps abandonnée.

Elle a été très remaniée si l’on en juge par les visites pastorales de 1614 et 1654. Les murs sont faits de rangs de pierres et de galets alternés. Un clocher devait s’élever sur la travée de chœur, comme dans les autres églises romanes de la région. Il a sans doute été démoli sous la Révolution et n’a jamais été reconstruit. L’édifice fit l’objet d’une importante restauration en 1840 et fut béni le 11 novembre 1841. De cette époque date peut-être le petit couloir au nord de la nef.

La façade est très sobre. Le portail, dépourvu de toute sculpture, comprend un linteau porté par deux corbeaux et protégé par un arc en plein cintre sans tympan. Jadis, une « galonnière » ou auvent, dont on voit la moraine, abritait l’entrée et occupait toute la largeur du mur ; le pignon, plus élevé que le faîtage de la nef, est terminé par une croix qui passe pour être carolingienne (romane ?). La nef, longue de 14,70 m, autrefois à charpente apparente, fut pourvue d’un lambris, pour la première fois, en 1686 ; elle est maintenant couverte d’un plafond plâtré (v. 1840 ?). Elle est éclairée par quatre petites fenêtres en plein cintre, haut placées. La travée de chœur est plus longue que large et voûtée sur une croisée d’ogives ornée de deux cavets (XVe siècle). L’abside semi-circulaire, dépourvue de l’arcature traditionnelle en Dombes, ne possède qu’une fenêtre en plein cintre, murée, mais on distingue, à l’extérieur, les traces de deux autres petites fenêtres latérales. Une sacristie construite au sud de la travée de chœur a disparu depuis quelques décennies ; on y entrait par une porte romane maintenant murée. De chaque côté de la nef, de part et d’autre de l’entrée du chœur, deux retables néo-classiques (v. 1840) surmontent les autels Saint-Martin (au sud) et de la Vierge (au nord) ornés respectivement d’une statue de saint Martin, en bois doré, et d’une Vierge à l’Enfant. À l’entrée du chœur, un grand Crucifix est fixé sur une poutre de gloire formée d’une simple barre de fer forgé cintrée.

Il s’agit donc d’un édifice de structure et d’implantation romanes, mais qu’il est impossible de dater avec précision en l’absence de toute sculpture.

Le sauvetage de cette église a suscité la création d’une association de sauvegarde en janvier 1994 : « Renaissance de la chapelle de Montagneux ».

La Sauvegarde de l’Art français a participé en 2002  à la réfection de la charpente du chœur, et à la couverture de l’abside, pour un montant de 3 049 €.

P. C.

Bibliographie :

Arch. dép. Ain, série B, Justice de Saint-Trivier, police (1686).

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