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Au XIIIe siècle est attestée une seigneurie de Sainte-Barbe à laquelle semble rattaché le fief des Mesnils, situé près de Gaillon, sur un étroit plateau entre Eure et Seine. Une chapelle Saint-Vulfran  (ou Wulfran) en dépend dès cette époque. Au milieu du XVIIe s., le domaine appartient à la famille Langlois de Colmoulin, famille de parlementaires normands. La chapelle relève du doyenné de La Croix-Saint-Leufroy, à la présentation du seigneur ; un titulaire y est nommé en 1624, après une longue période de vacance. Un plan-terrier de 1759, représentation la plus ancienne à ce jour connue, fait clairement figurer un ensemble de bâtiments dont un grand logis et une chapelle située à une dizaine de mètres de celui-ci. Comme bien souvent pour ce type d’édifice, il s’agit d’une construction de dimensions modestes (environ 12 m de long sur 8 de large), dont la maçonnerie, jadis visible, est aujourd’hui entièrement enduite, excepté l’encadrement en pierre de taille calcaire de la porte d’entrée. Les murs latéraux, à deux travées et baies en  tiers-point,  se terminent par un chevet plat, aveugle. L’édifice, qui n’est pas orienté, est couvert d’une toiture à deux pans,  avec un  petit clocheton à l’ouest, couvert en ardoise. L’intérieur, à volume unique, est couvert d’une  voûte lambrissée sur sablières hautes moulurées, avec entraits et poinçons chanfreinés. Les murs sont ornés d’une fausse coupe de pierres.

Les travaux de couverture de 2005 ont permis de préciser le système de charpente, sans doute modifié mais ancien, à chevrons formant ferme avec aisseliers courbes (les blochets ne sont pas visibles) et entraits retroussés avec contreventement en croix de saint André. L’ensemble de ces éléments  permet d’attribuer, avec prudence, au XVIe s. la construction de cet édifice.

L’aménagement intérieur, avec ses lambris d’appui en pli de serviette, ne paraît pas très ancien, sachant que le docteur Debonnesset, propriétaire du domaine vers 1920, avait transformé la chapelle en chambre de soins. L’un des éléments importants de cette chapelle est sans conteste l’ensemble des trois verrières du XVIe s. évoquant la vie de la Vierge : Dormition de la Vierge (mur sud,  baie sud-ouest) ; Miracle des funérailles de la Vierge (mur sud, baie sud-est) ; les Rois mages (mur nord, baie nord-ouest) ;  la  baie nord-est  est ornée d’un saint Jacques, du XXe siècle. Bien qu’il ne s’agisse pas des verrières d’origine et que l’ensemble ait fait l’objet de restaurations, ces œuvres, de grande qualité, sont exceptionnelles dans un domaine privé. C’est en partie pour cette raison que cette chapelle seigneuriale a été inscrite au titre des monuments historiques.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé un don de 6 000 € en 2005 pour la réparation de la charpente et la réfection de la couverture.

Lionel Dumarche

Le projet en images