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La chapelle Notre-Dame d’Étrigé, propriété de la commune de Juvigny-Val-d’Andaine (anciennement commune de Sept-Forges), est une succursale de l’église Notre-Dame de Sept-Forges, qui relevait, avant la Révolution, de l’évêché du Mans. L’édifice de taille modeste, qui s’élève sur un petit tertre au centre du hameau d’Étrigé, est l’une des rares églises rurales du bocage dont les volumes remontent aux XIIeet XIIIesiècles.

La nef, rectangle de 12 m de long sur 6,80 m de large, est prolongée par un chœur large de 4,90 m sur 5,30 m de longueur, légèrement moins élevé. Les deux volumes sont séparés par un arc diaphragme dont l’ouverture n’est que de 2,60 m, accentuant fortement l’effet de resserrement du chœur. Un clocher en bois, couvert d’ardoises, s’élève au-dessus de la nef au contact du mur diaphragme. Nef et chœur sont couverts de tuiles.

La nef date de l’époque romane, comme l’attestent, sur le mur nord-est, deux baies très étroites, couvertes en plein cintre, à ébrasement intérieur. Une large fenêtre a été ouverte entre ces deux baies en 1850. La façade principale, très sobre, possède un fruit important en partie basse, résultant de travaux de confortement anciens. La porte principale, en arc brisé, est ornée d’un simple chanfrein. Le mur latéral sud-ouest de la nef est percé de deux fenêtres et d’une porte attribuables au XVeou au XVIes., ainsi que la baie éclairant le chœur au sud-ouest.

La baie géminée couverte d’arcs trilobés, percée au chevet, autorise à dater la construction du chœur du XIIIesiècle. Cette datation peut aussi être retenue pour les peintures murales découvertes en 2004 sur le mur diaphragme, derrière les autels latéraux.

L’église d’Étrigé est représentative d’un ensemble d’églises rurales dont la charpente est portée en partie par des poteaux placés contre la face intérieure des murs gouttereaux. Dans la nef, six poteaux, posés sur dés de pierre, assurent ainsi le soutien des trois fermes principales à entrait et poinçon qui scandent la charpente à chevron formant ferme. La voûte est constituée d’un lattis recouvert de plâtre. À proximité du mur diaphragme, quatre poteaux sur dés de pierre constituent le tabouret portant le tambour et la flèche du clocher. Dans le chœur, la charpente à chevron formant ferme, reposant uniquement sur les murs gouttereaux, est recouverte d’une voûte en bois avec couvre-joints.

L’édifice conserve notamment une Vierge à l’Enfant en pierre du XVIes., dont le socle porte les armes du donateur, classée monument historique, un maître-autel du XVIIIes., de facture simple, ainsi qu’une intéressante fresque attribuée au XVIes., représentant la Glorification de la Vierge. Les sondages réalisés en 2004 laissent espérer un décor peint cohérent plus ancien sur les deux faces du mur diaphragme.

Victime d’importants désordres structurels dus à des fondations insuffisantes et à la poussée des charpentes sur les maçonneries, la chapelle nécessitait un important programme de restauration. La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2007 une aide de 15 000 € pour la consolidation de l’arc triomphal, la dépose du clocher et la mise en place d’une couverture provisoire dans l’attente d’une repose.

 

Jean-Pascal Foucher

Le projet en images