• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

Édifiée vraisemblablement entre les années 1630-1720, lors de la grande peste qui affecta la région autunoise, et dédiée à saint Roch, la chapelle de Morgelle est un édifice de taille très modeste. Elle est formée d’une nef de plan carré de quatre mètres de côté, d’un chœur plus étroit prolongé dans son axe par une curieuse colonne engagée. Ce volume cylindrique accolé au pignon sud-est dépasse le faîtage du comble ; il est couronné par un socle délimité par une corniche moulurée, de même profil en doucine que celle qui termine les faces latérales. Il semble que ce volume n’ait eu aucune autre utilité que de servir de socle à une statue. Si le style gothique de l’ensemble permet de dater les maçonneries du chœur du XIXe s., une datation aussi récente pour la disposition axiale n’en demeure pas moins étrange. Nous pourrions tout au plus estimer que ses maçonneries proviennent du réemploi d’une construction médiévale, peut-être celle d’une souche de cheminée. L’axe de l’édifice est orienté nord-ouest, sud-est. La nef et le chœur sont couverts d’une toiture de tuiles plates à deux pans. L’ordonnance de la façade se compose d’une ouverture dont l’a rc est légèrement surbaissé, surmontée d’une fenêtre en plein cintre et cantonnée de deux fenêtres plus grandes, elles aussi en plein cintre. Un cordon en fort relief sépare la façade du mur-pignon, surmonté d’un clocher à arcade qui possède encore sa cloche. La porte axiale en anse de panier comporte comme seule décoration une clé saillante et deux sommiers ; elle est assez large pour être munie d’un huis à deux vantaux. Couverte intérieurement par un plafond plâtré, la nef est construite en maçonnerie de moellons irréguliers. Les chaînes d’angle, les encadrements de baies, la corniche et le clocheton sont en pierre de taille. L’ensemble paraît avoir été enduit dès l’origine ; les chaînes d’angle et l’encadrement non saillant des fenêtres sont soulignés par un enduit lissé recouvert d’un badigeon à la chaux de ton clair. Le style de cette partie de l’édifice permet de dater la construction des dernières décennies du XVIIe siècle. Le chœur est d’une tout autre facture. Il est entièrement réalisé en pierre de taille de belle dimension. Communiquant avec la nef par un arc au profil très brisé, il est couvert d’une voûte à nervures bombée reposant sur quatre culots sculptés de feuilles à l’est, et est éclairé sur chacune des faces latérales par une petite baie en arc brisé. Dans la niche qui surmonte le maître-autel a été placée une statue de saint Roch. Une autre statue (saint Hubert?) a été placée sur une console, sur le mur nord. La Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 25 000 F pour la restauration des enduits en 1999.
J.D.S

Le projet en images