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L’ÉGLISE SAINT-VALERY DE TOEUFLES occupe une situation dominante sur le coteau formant la limite de l’agglomération. Son accès ainsi que celui du cimetière qui l’entoure sont assurés par un chemin de création récente.

L’église a été construite à l’initiative du seigneur, Jean de Toeufles, dont le nom figure encore sur un des entraits de la nef. Elle est attestée depuis le XIIIe s., tandis que la chapelle proche du chœur a été ajoutée au XVe siècle. Cette chapelle sert actuellement de sacristie.

La charpente de l’église a été reconstruite au XVIe s. ; elle est caractérisée par une succession d’entraits apparents, rythmés par des blochets saillants sculptés. Un quadrillage d’arbalétriers cintrés et de pannes porte une voûte en bois en forme de berceau brisé. L’édifice comporte une longue nef rectangulaire prolongée par un chevet à trois pans.

Les murs sont en moellons de silex recouverts d’un enduit à la chaux partiellement disparu. Les angles de l’église, les entourages des fenêtres et les principaux contreforts sont en tuffeau appareillé. Un curieux soubassement de la façade sud, probablement reconstruit, est constitué d’un carroyage de briques pleines encadrant des panneaux en silex. Trois contreforts en brique contiennent les poussées de la croisée d’ogives de la chapelle sud et semblent avoir été construits plus tardivement. La brique est également présente en entourage de la fenêtre nord-est de l’abside et des baies de la façade sud.

Les fenêtres sont hétérogènes et traduisent la longue histoire de l’édifice : la fenêtre axiale du chœur conserve encore son remplage du XIIIe s. avec meneau central et rosace, mais elle a été grossièrement obturée pour installer un retable à l’intérieur de l’édifice.

Les fenêtres des façades sud et nord sont toutes différentes. Cinq d’entre elles comportent des entourages de brique, tandis que la dernière est entourée de tufeau appareillé. La chapelle sud ainsi que sept contreforts sont également en tufeau. La façade ouest, très simple, est percée d’un portail en arc brisé, cantonné de deux contreforts appareillés et surmontée d’un clocher en charpente recouvert d’ardoise. Une flèche également en ardoise signale l’édifice. L’intérieur constitue un volume unique de plus de 30 m de longueur, sans arc triomphal, terminé par le chevet à trois pans. Le visiteur est immédiatement attiré par le dessin de la charpente, ainsi que par les superbes bancs en chêne, avec des dossiers à balustres tournés.

La charpente apparente délimite des caissons très affirmés. Elle comporte des blochets sculptés représentant les saints du paradis : notamment, saint Thomas, saint Jean, saint Paul, sainte Barbe. Les sablières et les entraits sont décorés de feuillages et de bâtons noueux entrelacés de rubans, tandis qu’au sommet du berceau brisé sont suspendus des anges sonnant de la trompe.

Plusieurs statues sont de grande qualité, en particulier la Vierge du maître autel, datée du XIVe s., ainsi que celles de saint Antoine, sainte Catherine, sainte Barbe et saint Valéry. Les charpentes de la nef, du chœur et de la sacristie ont été restaurées en 2012, et la couverture en ardoise a été entièrement refaite la même année. La Sauvegarde de l’Art français a participé à ces travaux pour la somme de 12 000 € en 2013.

Jean-Louis Hannebert

Le projet en images