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La Ville de Paris, dans le cadre de sa programmation de restauration dans les édifices historiques, dont elle est propriétaire, a entrepris la restauration du tombeau du cardinal de Richelieu, situé dans la chapelle de Sorbonne (Paris 5e). 

L’histoire

Édifiée par Jacques Lemercier à partir de 1626, la chapelle de la Sorbonne abrite le tombeau d’Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu. Après la mort de l’Homme d’État en 1642, sa nièce, la duchesse d’Aiguillon, sollicite plusieurs sculpteurs pour la réalisation d’un tombeau monumental, afin d’honorer la mémoire du protecteur de l’université : Guillaume Bertelot, Simon Guillain, Francesco Bordoni, et même le Bernin sont approchés. 

En 1675, cinq jours seulement avant sa propre mort, elle confie finalement l’exécution du monument funéraire au sculpteur et protégé du Roi Louis XIV, François Girardon (1628-1715). 

Malgré les difficultés liées à d’incessants problèmes de paiement, Girardon achève son chef-d’œuvre près de vingt ans plus tard, en 1694. 

L’oeuvre

Exécuté à partir de 4 blocs de marbre blanc, le monument prend place en plein chœur de la chapelle. Cet emplacement permet à l’effigie du cardinal d’avoir le regard fixé sur l’autel qui lui fait face, la main sur le cœur, dans un geste d’abandon à Dieu. Éconduit par la duchesse d’Aiguillon, le cavalier Bernin souligna néanmoins que que ceux qui voudraient faire leurs prières ne verraient que le dos du cardinal. Le grand artiste italien avait fait une autre proposition, celle de placer le tombeau sous la coupole de l’église, afin de lui donner une visibilité accrue.

Girardon décida de placer le monument en relation directe avec l’autel, fortement inspiré par la disposition du tombeau du cardinal de Bérulle dans l’église des Carmélites de la rue Saint-Jacques, sculpté par Jacques Sarazin entre 1653 et 1657.

Le monument représente Richelieu à demi-allongé, sur le modèle de l’effigie funéraire du comte de Rohan-Chabot par François Anguier (désormais exposé au musée du Louvre). Il est accompagné de la Doctrine, valorisant la personne de Richelieu en tant que grand théologien. Cette figure paraît abattue de douleur aux pieds du cardinal. L’allégorie de la piété quant à elle, soutient et réconforte le cardinal. Girardon réussit à réunir les deux figures par une puissante diagonale, tempérée par les lignes courbes des drapés, qui s’entrelacent et se délient harmonieusement. 

La restauration

Menacé de destruction à la Révolution, ce monument d’une grande beauté a été sauvé par Alexandre Lenoir, transporté au musée des Monuments français, pour finalement être replacé dans la chapelle en 1823. D’abord déposé dans le transept sud, il retrouve sa place originelle au milieu du chœur, en 1971. 

Le tombeau est actuellement encrassé, et l’empoussièrement marqué dans les fonds des reliefs. De nombreuses taches allant du gris-jaunes au brun marquent le matériau, malheureusement en profondeur. D’anciennes restauration, des marques laissées par les frottements répétitifs des mains des visiteurs au cours du temps ont laissé des traces sur le monument funéraire. Des Griffure et graffiti sont présents sous le pied senestre de la Piété. L’annulaire senestre du Cardinal est manquant. 

De manière globale, l’hétérogénéité de surface nuit à la bonne lecture des volumes, inversant parfois même leur perception, avec le jeu d’ombre et de lumière. 

La restauration du tombeau du cardinal permettra de retrouver la lisibilité et la finesse des contrastes et des jeux de matière. L’annulaire du cardinal sera également restitué. 

Cette opération sera réalisée en même temps que la restauration du tombeau d’un de ses descendants, le duc de Richelieu, sculpté par Claude Ramey et situé dans le bas-côté sud. Les visiteurs pourront ainsi admirer les sculptures durant la période des Jeux Olympiques de Paris 2024. 

La chapelle de la Sorbonne, dont la coupole est le symbole de l’université à travers le monde entier, fait aujourd’hui l’objet d’une étude architecturale visant à la restauration de cet ensemble monumental, dans le but d’une ouverture de l’édifice à un plus large public. 

Le projet en images