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LE VILLAGE de Trosly qui relevait au Moyen  Âge du  diocèse de Soissons possédait deux églises. L’une, dédiée à saint Martin, sans doute de plus ancienne fondation puisqu’elle avait le titre de cure, fut démolie pour des raisons de vétusté en 1775, l’autre dédiée à saint Pierre a subsisté. Toutes deux étaient depuis la fin du XIIe s. à la présentation du chapitre cathédral de Soissons.

Saint-Pierre de Trosly, endommagée au cours de la guerre de Cent Ans, aurait été reconstruite dans le dernier quart du XVe s., si l’on en croit l’inscription gravée sur une plaque du XIXe s., posée à l’angle nord-ouest du bras nord du transept qui mentionne la date de 1478 pour l’achèvement des travaux. En fait, les restau­ rations semblent avoir été bien plus tardives puisque la clef de voûte du chœur, disparue au cours de la première guerre mondiale, portait la date de 1552.

Au XVIIe s., un clocher fut élevé à l’extrémité occidentale de l’église. Menacé d’être abattu à la Révolution, il fut gravement endommagé par un incendie en 1800. D’importants travaux de réparation et d’agrandissement eurent lieu au XIXe siècle. Ils consistèrent à restituer dans le vaisseau central des voûtes d’ogives, à reconstruire des bas-côtés plus larges, et à doter l’édifice d’une vitrerie et de peintures dans le goût néo-gothique. La première guerre mondiale fit de terribles dégâts dans la région. Le gros œuvre de l’église fut peu touché à l’exception de l’angle nord-ouest du clocher.

L’église se compose d’un clocher-porche de plan carré, d’une nef à trois vaisseaux s’étirant sur quatre travées, d’un transept saillant et d’un chœur à abside polygonale.

Le vaisseau central de la nef s’élève sur deux niveaux. Les grandes arcades en arc brisé sont rythmées par des colonnes garnies de chapiteaux trapus à la corbeille simplement évasée. Les fenêtres hautes sont pourvues de remplages flamboyants. Les retombées des voûtes d’ogives, dans le vaisseau central comme dans les bas­côtés qui ont été élevés sur le même modèle dans les années 1860, s’effectuent sans aucune interruption depuis les clefs jusqu’au sol. Le transept possède une certaine ampleur : chaque bras est doublé vers l’est par une travée de même hauteur qui peut faire office de chapelle ; les voûtes retombent sur des colonnes dotées d’une simple bague. Dans l’abside polygonale, le même traitement régit les retombées des ogives sur des colonnettes engagées. Les remplages des baies aux formes plus adoucies que dans la nef trahissent une date d’exécution plus récente, tout comme la niche ménagée sur le front du contrefort à l’angle nord-ouest du transept, dont le décor d’oves est déjà franchement Renaissance. Cette combinaison de structures gothiques et de formes Renaissance n’est pas rare dans la région. On la rencontre par exemple dans le chœur de l’église d’Ambleny.

Le clocher du XVIIe s. s’élève sur trois niveaux que relie une tourelle d’escalier ménagée au sud. La face ouest est la plus ornée avec un portail en arc surbaissé surmonté d’une niche, et une rose à l’étage médian. Les faces latérales sont percées de baies simples. Des baies géminées ajourent chaque face du dernier niveau servant de beffroi.

En 2000, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 30 490 € pour la restauration de la charpente et de la couverture.

D.S.

Le projet en images