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Église paroissiale. l’église de Valensole domine le bourg de sa masse imposante, surprenante pour une simple église paroissiale (longueur : 44 m, largeur : 17 m, hauteur sous voûtes : 25 m environ). Son importance  s’explique  par  le  fait  qu’elle  était  le  siège  d’un  prieuré de l’abbaye de  Cluny.  Valensole  se  prévaut  en  effet  d’être  la  patrie de saint Mayeul, son illustre abbé. Une chapelle castrale avait été élevée   au   Xe s.   sur   la  colline  et   dédiée   à  saint   Maxime,   évêque  de Riez, diocèse dont Valensole faisait partie. A la demande du  succes­seur de Mayeul, saint Odilon, l’évêque Almerade  reconnut,  vers 1010,  la libre possession de l’église et du monastère établi auprès d’elle aux moines clunisiens. Saint-Maxime fut remplacée au XIIe s. par une nouvelle église, dédiée à saint  Denis.  Cette  église  modeste  existe  encore, assez malmenée, contre le  flanc sud  du  chœur  de  la grande  église dont elle sert de vestibule vers la « cour du Doyenné».  Sous  la poussée démographique, la  population  de  Valensole  et  l’abbé  de Cluny s’accordèrent pour construire une nouvelle église de dimensions plus vastes, qui fut placée sous le vocable de saint Blaise.

C’est une construction gothique fort  intéressante  dans  une  région  qui en présente peu d’exemples. Les chantiers d’Avignon au  temps  des  papes communiquèrent une remarquable impulsion à  toute  la  Provence. Le chœur et le  clocher  paraissent  avoir  été  élevés  au  XIVe s. Un accord fut passé en 1322  pour  la  fonte  de  quatre  cloches,  une pour chaque baie du clocher. Deux actes des  archives  communales, datés de 1346, indiquent que l’on se préoccupait  alors de la construction des murs de la nef et des bas-côtés. Le style des chapiteaux à masques et petits feuillages formant frise, le profil des nervures des voûtes du chœur et des bas-côtés concordent avec cette  époque.  Le chœur se termine . par un austère chevet plat, selon une formule archaïque chère à la région. Celui-ci est percé d’une unique grande baie recoupée par des meneaux. L’église eut à souffrir des guerres de religion, particulièrement le  lourd  clocher  barlong  élevé  sur  le  chœur, et  qui  fut  transformé  en· forteresse,  ce  qui  lui   valut  d’être  dérasé. En 1583, la municipalité chargea un  maître  «  peyrier»  de  Forcalquier,  Claude  Gayon,  de  construire  à  l’angle  sud-est  du  chevet,  sur le contrefort, un petit clocher pour y placer l’horloge de la ville. En 1910 ce clocheton lézardé fut démoli et l’horloge remontée à  la  même place, avec son joli campanile en fer forgé du XVIIIe s. Il concourt au pittoresque de la silhouette de l’église. Au XVIIe s., on accola une chapelle  de  chaque  côté  de  la  dernière  travée  de  la   nef   ;  au   nord, la chapelle  du  Rosaire,  en  16 40  ;  au  sud,  une  chapelle  identique, dédiée à saint Joseph, en 1661-1664 . On adopta pour elles les croisées d’ogives du gothique tardif en faveur dans le Midi, surtout dans les constructions monastiques. Au XVIIIe s., d’importants travaux s’avéraient nécessaires ; ils furent sans cesse remis en raison des querelles opposant la commune, l’abbé de Cluny et le sacristain, entre lesquels devaient se répartir les  dépenses.  En  1786,  l’église  dut  être  fermée par  mesure  de  sécurité.  Il  fallut  attendre  1857  pour  que  fût  menée à bien une restauration générale. On lança sur  la  nef  des  voûtes d’ogives  prétendant  imiter  celles  des  bas-côtés,   mais  en  les  portant à la même hauteur que celles du chœur, ce qui obligea à exhausser d’environ 4 mètres les murs goutterots  et  le  pignon  de  la  façade,  la nef primitive étant plus basse que le sanctuaire. La reprise, alors exécutée à l’économie, n’est pas à la mesure de la beauté des murs en appareil soigné du chevet.  L’église  abrite  un  mobilier  digne  d’intérêt.

Une campagne de restauration générale de l’édifice est en cours, com­ prenant  notamment  la  mise  hors  d’eau  de  la   nef  et   de   la  chapelle sud.  Le  Comité  d’action  du  28   juin   1991  a  accordé   une  subvention de 60 000 F.

Le projet en images