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L’église de Vaulandry, placée sous le vocable de Saint Pierre, est signalée dans la bulle de confirmation  des biens de l’abbaye de Saint-Serge d’Angers en 1159. L’église adopte un plan en croix latine. Le chœur et le transept datent du milieu du XIIème siècle. La nef primitive qui pouvait remonter au XIème s. a été reconstruite en 1863 en style néo-roman. L’édifice est caractérisé par l’aspect massif du chevet.  Le  chœur imposant  est  terminé par  une abside semi­circulaire, flanquée  de deux absidioles.  Les baies  romanes ont  leur cintre souligné par une modénature à décor de chevrons. Une corniche à motif d’arcatures ornée de dents de scie et de rinceaux couronne le mur de l’abside. La  corniche repose sur des modillons à figures humaines ou animales selon les infinies variations traditionnelles. Les vicissitudes qu’a connues l’édifice – la tradition rapporte  qu’ un incendie a  endommagé les  parties hautes  en 1436 –   ont  entraîné de très fortes dénaturations qui ne permettent plus  d ‘apprécier pleinement la qualité des volumes romans et de leur agencement. Deux contreforts monumentaux absorbant les contreforts romans soutiennent l’abside. Les absidioles ont perdu leur toiture primitive en demi-poivrière et leurs murs ont été exhaussés. La chapelle seigneuriale des  Turbilly a  été accolée vers  1625  contre la face nord de l’abside. Ces remaniements s ont été menés au XVIIIème s. par les Menon, seigneurs de Turbilly. Les murs-pignons du transept, flanqués de contreforts, sont percés d’une haute baie romane, celle du nord  encore dotée de son traitement d’origine avec ébrasement extérieur, piédroits  ornés  de chevrons. Le clocher, de plan rectangulaire, qui s’élève à l’aplomb de la croisée du transept, a été arasé au niveau du faîte des toitures du transept.  Les  vestiges de l’étage du clocher ont été coiffés d’un beffroi avec flèche en charpente. Ces vestiges, qui correspondent aux premières assises  de pilastres, appartiennent  peut-être  à un étage inférieur  d’arcatures  aveugles,  à   moins  que  le  clocher   n’ait jamais été   achevé.  A l’intérieur de  l’édifice, on  peut   observer la  variété des modes de voûtement des parties romanes, et le volume de la croisée du  transept de plan barlong. Cette dernière est dotée d’une coupole de forme ovoïde, élevée probablement au XIIème s., soutenue par des arcs et des pendentifs qui reposent sur quatre hautes colonnes à chapiteaux ornés de feuilles d’eau. L’arc oriental de la croisée, surbaissé, ouvre sur le chœur couvert d’un berceau plein cintre. L’abside ainsi que les deux absidioles sont voûtées en cul-de-four. Le bras sud du transept est couvert d’une voûte en berceau légèrement brisé tandis que le bras nord est voûté sur croisées d’ogives. Il est malaisé d’établir la chronologie de reconstruction de ces voûtes. La sculpture des chapiteaux révèle des disparités de facture qui s’expliquent par les restaurations de 1863. L’accent particulier apporté au traitement de la croisée du transept,  combinée  à  un chœur important, caractérise cet édifice donc les extérieurs témoignent d’une histoire tourmentée. La chapelle seigneuriale renferme l’intéressant monument funéraire en pierre de François de Menon et Madeleine de la Tour-Landry son épouse, élevé en 1627. Deux angelots en terre cuire assis sur le tombeau sont séparés par deux palmes en fer forgé. Les travaux pour lesquels la Sauvegarde  de l’Art Français a octroyé une subvention de 40 000 F en 1995 ont consisté en la réfection de la toiture du versant est du bras sud du transept ainsi que la restauration du mur-pignon, plus précisément les glacis des deux contreforts et ses rampants.

 

P.-X. H.

Le projet en images