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Chapelle de l’ancien hospice. La chapelle fait partie du bâtiment de l’hôpital situé dans le centre historique de Villeneuve. Son histoire, sa construction, les modifications qu’elle a subies, sont liées à cet édifice. Un premier établissement religieux, avec une chapelle, sous le vocable de sainte Anne, fut fondée en 1641 dans le voisinage de la Chartreuse du Val de Bénédiction, par la mère supérieure du couvent de l’Isle du Comtat  (Isle-sur-Sorgue), Anne de Lusignan de Cazouls, et  l’abbé J.B. du Roure, de l’abbaye de Saint-André de Villeneuve. Le monastère était destiné aux soins des pauvres et des malades, et fut occupé par les religieuses de sainte Elisabeth du tiers ordre de saint François. Les bâtiments se révélant trop exigus, la communauté des religieuses acheta, en 1694, le domaine et le palais construit par le marquis de Montanègres sur l’emplacement de l’ancienne livrée du cardinal de Canillac, rue des Arcs (actuelle rue de l’Hôpital). les travaux d’aménagement du monastère sont confiés à Paul Rochas, architecte d’Avignon, François Franque, maitre maçon, et Louis Maynier, charpentier, de Villeneuve. Les religieuses s’installent en 1695 dans les nouveaux bâtiments. À la Révolution, en 1792, les sœurs durent abandonner le monastère ; l’hospice fut maintenu avec un personnel laïc, puis à partir de 1804 par les sœurs de la congrégation de l’Institution chrétienne, remplacées en 1818 par les sœurs Trinitaires de Valence. De 1868 à 1986 le musée municipal de Villeneuve occupe le premier étage du bâtiment, la chapelle étant au rez-de-chaussée. Pendant dix ans, la chapelle est restée affectée au culte auprès de l’hôpital agrandi. Elle est fermée depuis 1995. On possède peu de renseignements sur la construction d’origine : mentionnée en 1695, elle était achevée en 1720, date à laquelle on sait qu’un retable y est installé. Elle présente une seule façade extérieure sur la rue, où s’ouvre une porte en bois peint sculpté. Au-dessus, les trois fenêtres hautes (celle du centre murée) et les trois fenêtres des combles sont identiques à celles de la façade de l’hôpital. Sur le toit le clocher-campanile est bien conservé. L’accès se fait actuellement par l’hôpital. La nef ouvre sur le chœur par une grande arcade en plein cintre ; les murs sont ornés de boiseries d’appui peintes, avec un décor en trompe-1’œil peint au-dessus des boiseries. Surmontant la porte d’entrée, une étroite galerie occupe la longueur de la façade avec une balustrade au décor analogue à celui des murs. La galerie et le décor datent de l’installation, en 1835, du tombeau du pape Innocent VI, auparavant à la Chartreuse où il a été de nouveau placé. Le plafond de la nef a dû être à cette occasion surélevé pour loger le tombeau de 9 m de haut: construit autour d’une lanterne octogonale, son décor de moulures et de peintures est conservé dans un état exceptionnel. Le chœur n’est pas très profond : il est occupé par un autel de grandes dimensions, en bois sculpté, peint et doré, supportant un beau retable avec une peinture identifiée comme l’Apparition du Christ à la Vierge Marie; à droite et à gauche, deux statues en bois doré encadrent la peinture : saint François et sainte Élisabeth. Le retable date de l’installation des religieuses, entre 1695 et 1720; on ne possède aucun renseignement sur son auteur. À droite du chœur se trouve la chapelle réservée aux religieuses, avec la grille de clôture, ainsi que la petite tribune grillagée qui communiquait sans doute avec le dortoir au premier étage et permettait aux sœurs malades d’assister aux offices; elle mériterait elle aussi une restauration. À gauche du chœur, une porte donne accès à la sacristie où se trouve une piscine en pierre ornée d’une coquille. Plusieurs tableaux sont conservés dans la nef : une fuite en Égypte, œuvre du Frère J. G. Imbert (1666-1749), peinte pour l’église de la Chartreuse de Villeneuve; deux autres peintures anonymes : la Présentation de Jésus au temple et la Remise du scapulaire à saint Dominique. Les travaux de restauration de la chapelle ont été exécutés en deux campagnes, en 1996 et en 1998. La Sauvegarde de l’Art français a accordé pour les travaux de 1998 une subvention de 120 000 F, qui a permis la réouverture de la chapelle.

  1. D.

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