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Ancienne église paroissiale de Colamine-sous-Vodable, hameau qui est aujourd’hui rattaché à la commune de Vodable, à 10 km d’Issoire. Ce sanctuaire était à la collation de l’abbaye de Sauxillanges, abbaye fondée au xe s., au diocèse de Clermont.

L’édifice remonte au xiie s. et il est de belle qualité. Il est judicieusement décrit dans les lignes suivantes qui ont pour auteur notre délégué régional, M. de Bussac, conservateur régional des Bâtiments de France, qui nous a fait parvenir un dossier exemplaire, comportant non seulement des devis détaillés mais de très nombreux documents graphiques. « Dans le principe, cette église comprenait une abside semi-circulaire et une nef unique. La voûte de celle-ci, sans doubleau, est plein cintre près de la croisée, mais reprise plus bas. Sa courbure se brise et, probablement à l’époque de cette réfection, le goutterot méridional a été percé de trois arcs en tiers-point pour donner accès à un collatéral ajouté alors sous-voûte en quart de cercle.

La croisée comprise entre quatre arcs plein cintre est couverte d’une coupole octogonale reposant sur quatre dalles mises en goussets aux angles du carré. Elles sont soutenues de corbeaux ornés de têtes grimaçantes. Le croisillon septentrional, voûté en plein cintre, paraît intact, tandis que celui du sud a été remonté lors de la construction du collatéral avec lequel il se confond aujourd’hui.

Le goutterot de l’abside en cul-de-four est tapissé d’une arcature à cinq éléments dont les cintres sont reçus sur des colonnes en délit et monolithes. Leurs chapiteaux portent des feuillages, peu accentués, à nervures presque parallèles. L’un d’eux est orné de deux câbles superposés, motif de décoration retrouvé à Saint-Germain-l’Herm. Trois de ces arcs sont percés de petites baies plein-cintre et la nef est éclairée au nord par trois ouvertures de même courbe, également petites et étroites. Au sud, les baies sont en tiers-point et largement ouvertes.

La porte au midi dans la deuxième travée du collatéral est un arc brisé et très sobre d’ornements. La toiture à deux pentes en lauses repose sur un entablement droit posé sur des modillons dont quelques-uns sont à enroulements, mais la plupart portent un simple quart de cercle. Enfin, une tour rectangulaire s’élève en clocher au-dessus du carré du transept, ajouré de baies géminées, et renfermant une cloche de 1523.

Le mode d’assiette de la coupole, sur dalles d’encoignures, se retrouve à Glaine-Montaigu et à Saint-Hérent. Cette manière primitive de passer du carré à l’octogone et la petitesse des fenêtres la fait dater selon toute vraisemblance du début du xiie s. Elle aurait été agrandie à la fin du même siècle, au moment où Vodable, devenue capitale du Dauphiné d’Auvergne, voyait sa population augmenter. »

Une association de sauvegarde de la chapelle de Colamine-sous-Vodable a été fondée le 6 mai 1977 et celle-ci a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. La municipalité de Vodable s’intéresse à sa résurrection. La Sauvegarde de l’Art français a collaboré à la réfection du gros œuvre, à l’exclusion de toute œuvre de sculpture, pour une somme de 70 000 F en 1977.

Les travaux sont exécutés sous la direction de M. Gandrille, architecte des Bâtiments de France.

J. H.

Le projet en images