Lorsque le duc de Trévise meurt en 1946, lui succède à la présidence Aliette de Rohan Chabot, marquise de Maillé, qui avait œuvré à la Sauvegarde de l’Art Français depuis sa création et avait eu la responsabilité exclusive de l’association de 1939 à 1946, quand le duc de Trévise était au Maroc. Elle portait autant que lui le souci de la protection de notre patrimoine, comme en témoigne cette lettre de 1934.

Le bilan des interventions de madame de Maillé a été tout aussi remarquable que celui du duc de Trévise : 56 églises ou chapelles, 6 abbayes, 11 édifices divers. Elle a également mené une campagne vigoureuse auprès des autorités nationales et locales et auprès du clergé pour la protection de nos trésors religieux. Elle a aussi contribué par son action personnelle et celle de ses amis à la création des corps des architectes des bâtiments de France et des conservateurs régionaux des monuments historiques.

À sa mort en 1972, la marquise de Maillé a doté l’association d’importants moyens financiers, expressément destinés à des restaurations d’édifices antérieurs au XIXe siècle, non classés, mais de préférence inscrits à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Elle précise dans son testament : « le choix des édifices à restaurer – de préférence des églises – dépendra d’une Commission présidée par M. Jean Hubert, membre de l’Institut, et composée d’au moins trois membres nommés par lui, mais il devra être soumis à l’approbation du Conseil d’Administration de la Sauvegarde de l’Art Français ».

La donatrice spécifie par ailleurs que les sommes dépensées doivent être affectées à des travaux de gros œuvre, à l’exclusion de toute réfection de sculptures.