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L’Armoire de fer, le coffre-fort de l’histoire de France

Pièce emblématique des Archives nationales, chef-d’œuvre de l’ingénierie du XVIIIe  siècle et comptant parmi les rares productions mobilières de la Révolution, l’Armoire de fer est un coffre-fort réalisé en 1790-1791 par le serrurier Koch, à la demande de l’Assemblée nationale constituante. Il est composé de deux énormes caissons de métal (2,60 x 2,60 m) enchâssés l’un dans l’autre.

À l’origine installée au palais des Tuileries, près de la salle des séances où se réunissaient alors les députés de l’Assemblée, l’Armoire de fer abritait les formes, les planches et les timbres employés dans la fabrication des assignats. Son contenu s‘est ensuite étendu à l’acte constitutionnel et aux minutes des lois et des décrets révolutionnaires. En 1808, elle est transférée aux Archives nationales, dans le quartier du Marais, d’abord dans l’ancienne salle des Gardes de l’hôtel de Soubise puis, en 1865, au cœur de la majestueuse salle des Grands  Dépôts où elle se tient toujours. L’historien Michelet, devenu chef de la section historique des Archives nationales (1830-1852), l’enrichit de pièces majeures de l’Ancien Régime.

L’Armoire de fer abrite aujourd’hui les documents les plus prestigieux de l’Histoire de France : les cinq Constitutions, le Serment du Jeu de paume, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 gravée sur cuivre et pilonnée en 1793, les testaments de Louis XIV et de Napoléon  Ier, le journal de Louis XVI, soit au total 936 exceptionnels documents présentés à de rares occasions.

Monumentale, indestructible et inviolable, l’Armoire de fer est donc formée de deux caissons métalliques emboîtés possédant chacun une double porte avec serrure, cachés au tout-venant par une porte similaire aux deux autres, mais en bois. Elle s’ouvre au moyen de trois  clés – une pour chaque porte – complexes et uniques.

Une restauration minutieuse, grâce au mécénat de lazard frères gestion et de la sauvegarde de l’art français

Après deux siècles d’existence, le mécanisme d’ouverture nécessitait une remise en état générale, devant être réalisée par des restaurateurs spécialisés dans l’art des coffres, des serrures et des clés historiques. Cette opération fait suite à une première restauration avec confection de nouvelles clés, réalisée à la fin des années 1990. Ce sont des artisans compagnons de l’atelier d’œuvres de Forge, basé à Hautefort, en Dordogne, qui ont reparé le dispositif d’ouverture de la célèbre armoire, et ses clés, au cours de cet été 2019.

L’opération a été rendue possible grâce au mécénat de Lazard Frères Gestion par l’intermédaire de la Sauvegarde de l’Art Français.
Plusieurs pièces usées par le temps et irréparables, dont un ressort de poignée et une clé d’ouverture particulièrement complexe, ont été reforgés à l’identique et remplacés.  Tous les écrous ont par ailleurs été resserés et le mécanisme huilé pour faciliter les manœuvres d’ouverture. Une boîte-coffret en maroquin a également été réalisée, pour conserver au mieux les trois clés de l’Armoire de fer.

Les travaux maintenant terminés, l’Armoire de fer est en mesure de traverser les siècles.

Ils en parlent

 

Le projet en images

L’Armoire de fer, © Archives nationales

Restauration des clefs

Restauration du mécanisme d’ouverture

Restauration du mécanisme d’ouverture

Forge des clefs

Les clefs de l’Armoire de fer

La serrure de l’Armoire de fer signée « Henry Koch »

Le testament de Napoléon

L’Armoire de fer, © Archives nationales

Ouverture de l’Armoire de fer