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Le village de Beurville est situé sur la frange nord-ouest du département de la Haute-Marne, dans la vallée du Ceffondet. La paroisse relevait avant la Révolution du diocèse de Troyes. L’église Saint-Étienne (35 m de long) se compose d’un clocher-porche, d’une nef de trois travées à bas-côtés, d’un transept peu saillant, d’un chœur d’une travée et d’un chevet à trois pans.

Le chœur et le transept forment la partie la plus ancienne. Ils ont  été élevés autour de 1550, comme l’attestent  les motifs sculptés sur les faces des deux contreforts du pan est du chevet : d’un côté, trois croissants de lune sur un cartouche à motif de cuirs découpés qui sont un hommage  à Henri II, de l’autre, le bras armé de l’épée, emblème de Claude de Lorraine, mort en 1550. À l’intérieur, le chœur est couvert d’une voûte d’ogives à liernes et tiercerons. Les chapiteaux s’inspirent du modèle corinthien et montrent, tout comme les réseaux des baies aux formes  plus simplifiées que celles des édifices des décennies antérieures,  le goût de la Renaissance.

Au XVIIIe s., les paroissiens décident la reconstruction de la nef et du clocher après s’être assurés que le décimateur (ici le commandeur de Thors) se chargerait bien, de son côté, comme il se doit à cette époque, de l’entretien du chœur. L’entrepreneur Houlot  exécute les travaux en 1779-1780. Ceux-ci sont financés par la vente des bois du quart de réserve. L’architecture est de style classique : les trois vaisseaux sont séparés par des colonnes d’ordre dorique et chaque travée est couverte de voûtes d’arêtes. Le vaisseau central, bien qu’un peu plus élevé, reste dépourvu d’ouvertures hautes et la couverture n’a que deux versants.  Les piles à l’entrée du transept sont constituées de colonnes jumelées qui reçoivent, côté est,  les nervures  d’ogives, du XVIe s.,  de la croisée. Par contre, le couvrement  des deux bras du transept a été refait,  en voûtes d’arêtes. Une petite niche du XVIe s. a été réutilisée en décor au-dessus de l’entrée de la tour.

Le chœur est orné d’un grand  retable en bois doré du XVIIe s., incluant une toile représentant le martyre de saint Étienne. L’autel et le tabernacle qui le complètent sont un peu plus tardifs (milieu du XVIIIe s.). Le retable de la chapelle sud est orné d’un tableau du peintre Constant Ménissier (1850). C’est peut-être aussi à cet artiste que l’on doit attribuer le décor des voûtes et des nervures du chœur. Les vitraux datent de la fin du XIXe siècle.

À l’extérieur sur le pan est du chevet ont été placées les trois statues de bois d’un beau calvaire  de la deuxième moitié du XVIe siècle.

Le poids de la voûte du XVIIIe s. et son mauvais contrebutement ont été la cause de plusieurs campagnes de consolidation au XIXe s., en particulier en 1836 où des tirants métalliques ont été posés pour éviter l’écartement des maçonneries.

Pour une reprise générale des problèmes de stabilité, la Sauvegarde de l’Art français a apporté en 2001 une subvention de 30 490 €.

J.F.

 

Bibliographie :

Arch. dép. Haute- Marne,  C1 ;  2 O 334.

Arch. Sauvegarde de l’Art français : rapport de présentation par M. Weets (dactylographié).

É. Jolibois, La Haute-Marne ancienne et moderne, dictionnaire géographique, statistique, historique, Avallon, Paris, 1967, p. 59 (reprint de l’éd. de  Chaumont, 1858).

Abbé Ch. Roussel, Département de la Haute-Marne, dictionnaire historique des communes, Paris, 1992 (Monographies des villes et villages de France), p. 512 (1re éd. : Le diocèse de Langres, histoire et statistique, t. 2, Langres, 1875).

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