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Eglise Saint-Quentin. L’église de Brissay-Choigny est l’un des rares exemples d’édifices religieux antérieurs au XIXème s. dans le nord du département de l’Aisne particulièrement éprouvé par les derniers conflits.

A l’exception du clocher-porche presque entièrement reconstruit en   brique après la Première Guerre mondiale, l’église remonte aux XIII-XIVème s. avec d’importantes transformations au XVIème siècle.
La nef de cinq travées est flanquéed’un unique collatéral au nord et d’une chapelle au sud.  A l’est s’étend  sur deux travées le chœur à chevet plat. Toutes ces parties sont construites principalement en craie, un matériau tendre qui a été à plusieurs reprises restauré par incrustation de briques, ce qui donne un aspect mosaïqué au monument. Les parties basses du clocher,  notamment  les vestiges d’un portail ouvrant  sur  la nef ainsi que le vaisseau principal de cette nef, paraissent remonter auXIIIème siècle. La chapelle sud pourrait avoir été fondée par Emeline de Brissay en 1290.

Le remplage rayonnant de la fenêtre de la chapelle est moderne, mais pourrait reprendre les lignes du  réseau d’origine.  Le chœur est la seule partie de l’église voûtée d’ogives. Le profil très aminci des arcs, le décor des chapiteaux à corbeilles basses incitent à penser qu’il est nettement plus récent, peut­être de la fin du XIVème  siècle. Au XVIème s., un collatéral a été ajouté au nord de la nef. Une file de colonnes recevant des arcs brisés l’en sépare. Les amorces  d’ogives  qu’elles supportent aussi bien vers le collatéral que vers le vaisseau principal  de  la nef,  indiquent qu’on projetait de voûter l’ensemble, sans doute  dans  l’intention d’étendre  ce  parti au sud de la  nef, pour  obtenir une  église de  type  halle, mieux  adaptée pour accueillir une population accrue. Faute  de  ressources, ces  travaux  ambitieux restèrent inachevés, les piliers dressant en épis pittoresques les départs d’ogives.

Le décor des chapiteaux des colonnes est déjà nettement Renaissance alors que le voûtement d’ogives et surtout le remplage  des  fenêtres, le  couvrement en bâtière des  travées de  collatéral,  restent encore fortement  marqués  par le gothique tardif. La silhouette extérieure du flanc nord de l’église évoque d’ailleurs, routes proportions gardées, l’aspect des bas-côtés  de  la nef de la  basilique de Saint-Quentin, l’édifice de  loin  le plus ambitieux de la  région, achevé à l’extrême fin du Moyen Age.

La Sauvegarde de l’Arc Français a accordé une subvention de 70 000 F en 1995 pour la restauration des couvertures du clocher et du versant sud de l’église.

D.S.

Le projet en images