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Saint-Marcel (36)- Chapelle Saint-Marin - La Sauvegarde de l'Art Français

Au sud du département, sur la commune de Saint-Marcel, la chapelle Saint-Marin, enclose dans une propriété privée, s’élève dans un cadre verdoyant, au lieu dit « Le champ du Moulin », sur la rive gauche de la Creuse, le long de la D 48. Elle faisait partie d’un ancien prieuré bénédictin dépendant de l’abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe, dont subsiste le logis. Le prieuré, cité en 1226 et en 1277, comprenait en 1566 une « église haulte, maison, grange, bois de haulte futaie et un moulin sur ladite Creuse ». Le prieuré fut régi par des abbés commendataires dont l’un afferma en 1765 ses revenus temporels, sauf les moulins, pour 300 livres. Vendu comme bien national le 23 avril 1791 à Jean de Marcillac, cet édifice passa entre les mains de plusieurs propriétaires avant d’être acquis par la commune de Saint-Marcel en 1825, le terrain demeurant privé. Au XIXe s., chaque année le 4 septembre, de nombreux parents venaient en pèlerinage dans cette chapelle invoquer saint Marin[1] pour guérir leurs enfants « r’chignoux », qui pleuraient tout le temps en raison de leur mauvaise santé. Ils faisaient réciter des évangiles et toucher à la statue du saint les vêtements des petits.

Comme de nombreux sanctuaires ruraux, la chapelle est couverte en tuiles et bâtie en moellons, à l’exception des ouvertures et des chaînes d’angles en pierre de taille. Elle comprend une nef unique avec transept et un chœur terminé par un chevet plat. Le mur nord est épaulé par un puissant contrefort surmonté de deux baies en plein cintre murées. La façade ouest est percée, au registre supérieur, de deux ouvertures carrées donnant dans la chambre des cloches et éclairée par une baie en plein cintre ; la porte d’entrée, dont le linteau porte un blason effacé, est couronnée d’une accolade ornée de deux fleurs stylisées désormais peu visibles et de deux croix hexagonales.

La nef en berceau est prolongée par une abside carrée, également voûtée en berceau et ajourée d’une baie en plein cintre ornée d’un vitrail du XIXe s. dédié à saint Marin. La croisée du transept est voûtée d’ogives et les bras, voûtés d’arêtes, s’ouvrent sur deux absidioles en berceau et percées d’une baie en plein cintre. Une piscine en arc brisé à un lobe est creusée dans le mur sud du chœur. Le sol est pavé en tommettes et on distingue une pierre tombale très effacée. La chapelle conserve toujours la statue de saint Marin, XVIIe siècle (cl. MH).

Pour mener à bien des travaux pour la reprise et le redressement de la charpente, la reprise des arases et pour la restauration de la couverture de la nef, la Sauvegarde de l’Art français a attribué une subvention de 7 000 € en 2015.

Francesca Lacour

 

Bibliographie :

Arch. dép. Indre, D 656 : Fr. Deshoulières, Les églises de l’Indre, dactylographié ; F 697 : Les pèlerinages des saints dans le diocèse de Bourges. Bas-Berry ou département de l’Indre (ms), p. 30 ; F 1866 ; 2 O/200/7 ; 2 Q 130, 290, 360.

Conservation départementale des antiquités et objets d’art :dossier.

E. Hubert, Le Bas-Berry. Canton d’Argenton, Paris, Picard, 1905 (rééd. Le Puy Fraud, 2010), p. 331.

[1] Saint Marin de Rimini (†307), ermite en Italie, est fêté le 4 septembre.

Le projet en images

Saint-Marcel (36)- Chapelle Saint-Marin - La Sauvegarde de l'Art Français

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