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L’Église Saint-Saturnin est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 18 juin 1991. Elle est dédiée à la Vierge et à saint Saturnin. Ce double vocable s’explique par le repli au cours de la guerre de Cent Ans des habitants de la paroisse du village voisin de Saint-Saturnin, ruinée, vers le village de Chauconin qui possédait une église dédiée à Notre-Dame de l’Assomption. Le vocable définitif de saint Saturnin prend le pas après la Révolution. L’église fut construite à partir de 1580, grâce aux largesses d’Antoine de Ricouart, seigneur de Chauconin et du Martroy. Elle présente une nef unique de cinq travées terminée par une abside en hémicycle. Au niveau de la quatrième travée s’ouvre au nord et au sud une chapelle, donnant au plan un aspect cruciforme. Des contreforts rythment l’élévation extérieure. La pierre de taille est utilisée pour les soubassements, les encadrements des baies, les contreforts, le portail et la corniche, le reste étant en moellons enduits. Le portail surmonté d’une baie est encadré de deux pilastres que couronne une corniche en chapeau de gendarme ornée d’une boule à chaque extrémité. Un petit clocher en ardoises surplombe la première travée de la nef. La sacristie est nichée dans l’angle nord-est du chevet. Les fenêtres sont en plein cintre, celles de la nef sont composées de deux lancettes surmontées d’un oculus. La couverture est en tuiles plates.

A l’intérieur, la nef et le chœur sont couverts de voûtes d’ogives barlongues, seule réminiscence de l’époque gothique, retombant sur des colonnes engagées à chapiteaux toscans. Les clefs de voûte sont ornées de cartouches. L’installation d’un retable a entraîné l’occultation de la fenêtre axiale. Les fenêtres très larges occupent plus de la moitié des parois de chaque travée et apportent une abondante lumière. L’édifice renferme de nombreux objets mobiliers classés au titre des monuments historiques : Saint Mathieu et l’ange, groupe sculpté du xve s. ; une statue de saint Saturnin (xvie s.) ; un buste de la Vierge (xive s.), provenant de l’ancienne église de Saint-Saturnin ; Saint Augustin foulant aux pieds l’hérésie, tableau du xviie s. ; le retable majeur orné d’un tableau représentant l’Annonciation, copie d’une œuvre détruite du Titien (xviie s.) ; une cloche du xvie siècle.

L’église souffrait de problèmes de stabilité et d’altérations des maçonneries. Les premiers travaux ont porté sur la chapelle sud, le portail et la façade ouest. Les suivants ont affecté la chapelle nord et ont consisté en une reprise en sous-œuvre, la restauration des maçonneries et des enduits dégradés des murs, des contreforts, des encadrements des baies et des corniches, la réalisation d’un drainage, la restauration générale des charpentes, des couvertures, des évacuations des eaux pluviales, le raccordement aux réseaux de la ville et la création d’un nouveau vitrail à bornes et navettes. La Sauvegarde de l’Art français a accordé un don de 10 000 € en 2012.

Marie-Hélène Didier

 

Bibliographie :

Drac Ile-de-France, conservation régionale des monuments historiques : Chauconin-Neufmontiers, dossier de protection et dossier travaux.

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