Auvergne-Rhône-Alpes, Haute-Loire (43)
Brioude, Église Saint-Julien, christ lépreux
Sculpture
Cette œuvre a été sélectionnée par les salariés de l’usine Michelin de Blavozy (43) dans le cadre de la campagne Le Plus Grand Musée de France 2025. Elle va bénéficier d’un mécénat de 8 000 € offert par la Fondation d’Entreprise Michelin pour sa restauration.
La commune
La commune de Brioude, située dans le département de la Haute-Loire, possède une riche histoire, notamment à travers sa léproserie de la Bajasse, fondée au XIIe siècle par Odilon de Chambon. Cet établissement, qui accueillait les malades et les pèlerins, a été un lieu important de soins et de dévotion au Moyen Âge. Il comprend un prieuré et une église, et se développe particulièrement au XIVe siècle. Aujourd’hui, c’est une petite commune rurale qui préserve son patrimoine historique tout en développant des projets de valorisation de son héritage culturel et religieux, comme en témoigne l’importance accordée à la restauration du Christ en croix de Brioude.
L’oeuvre proposée
Le « Christ en croix » est une sculpture en bois peint datant du XVᵉ siècle. Haut de 2,10 mètres, ce Christ, surnommé « Christ lépreux » en raison de ses traits décharnés et de sa peau marquée de pustules, se distingue par son expressivité poignante mettant en scène la souffrance du Christ à travers des détails dramatiques : le visage émacié, les muscles, les tendons et les os visibles sous la peau, ainsi que la blessure du torse révélant les côtes.
Son exceptionnel réalisme et la profondeur de la douleur qu’elle traduit en font un témoignage unique de la dévotion chrétienne du Moyen Âge. Cette oeuvre est classée Monument Historique.
Une intervention nécessaire
La sculpture, bien que remarquable, souffre aujourd’hui de plusieurs dégradations nécessitant une intervention urgente. Le bois est infesté par des insectes xylophages, ce qui fragilise la structure de l’œuvre. De plus, la couche picturale est en mauvais état, se détachant par endroits et montrant des lacunes importantes. Le projet de restauration vise à éliminer les insectes et à stabiliser la peinture, tout en effectuant une analyse approfondie pour dater et comprendre l’évolution de la couche picturale. Une conservation préventive sera également mise en place pour améliorer la visibilité de l’œuvre et faciliter son évacuation en cas d’urgence, notamment en la repositionnant à une hauteur plus accessible pour les visiteurs et les services d’urgence.