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Le château de Saint-Germain se situe en Beauce, à proximité de Janville, dans une petite vallée. La pauvreté du village lui valut le nom de Saint-Germain-le-Desroyé, soit le déshérité. Curieusement, par mutations successives, ce toponyme plutôt péjoratif s’est transformé en Désiré.

Un aveu daté de 1686, conservé dans les archives du domaine, atteste la permanence de la structure médiévale du château avec tours, tourelles, pavillons accolés, murs et fossés d’eau. Quand Gilles des Ormes revient dans son château à la fin du XVe s., il constate la ruine de sa maison. La guerre de Cent Ans, en effet, fut particulièrement sévère dans la région dunoise, en raison du passage fréquent de troupes sillonnant le terroir et détruisant fermes et cultures. Le châtelain fit édifier à son retour la tour qui subsiste aujourd’hui et rebâtit la chapelle castrale. En 1505, Saint-Germain entre dans la maison de Prunelé.

De construction modeste, la chapelle s’élève sur un plan rectangulaire qui se compose d’une travée de chœur et d’une courte nef. Elle est éclairée par deux baies dans les murs gouttereaux.

D’une grande simplicité, la chapelle comporte un avant-corps épaulé par des contreforts, dans lequel s’ouvre une porte en plein cintre. Celle-çi est surmontée d’un oculus.

Le chœur et la nef sont ornés d’une litre sur laquelle figurent les armoiries des premiers seigneurs de Saint-Germain et celles des familles alliées. Les armes sont portées sur les entraits qui soutiennent une voûte en bardeau. Celle-ci a été reconstruite en 1837. Les murs du chœur sont décorés de peintures murales que l’on date du XVIIe siècle. L’une d’elle représente un guerrier en armes, à cheval, qui fut longtemps identifié comme saint Georges. Cependant, une tradition rapporte que la peinture représente un personnage inhumé dans l’église avec son cheval. Or les fouilles entreprises dans l’église, en 1837, ont mis au jour les ossements d’un cheval et un ensemble de cercueils de bois, ainsi qu’une sépulture maçonnée.

La chapelle possède un mobilier exceptionnel. Elle conserve en effet la pierre tombale de Gilles II des Ormes et de Jaquette de Longuejoue, très rare exemple de pierre tumulaire gravée, datant du début du XVIe s., représentant les deux époux en pied.

Les travaux consistaient à reprendre la charpente et la couverture, qui semblent n’avoir pas été refaits depuis 1837. La Sauvegarde de l’Art français a accordé un don de 9 000 € en 2013 pour la réfection de la couverture de la chapelle.

Brigitte Feret

 

A. de Prunelé, Pages d’histoire locale : Saint-Germain-le-Désiré en Beauce, Chartres, impr. Garnier, 1905. Repris dans Châteaux en Eure-et-Loir, II, Chartres, 1906 (Archives historiques du diocèse de Chartres, 13), p. 176 et suiv.

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