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La collégiale est située dans l’enceinte du château bâti en 1193 par Ponce de Grancey, sur un éperon rocheux, au sud du village. Située à gauche de la poterne d’entrée, elle est formée de deux parties : une chapelle, construite sur une des tours du rempart, au XIIIe s., et la collégiale proprement dite, fondée par Eudes de Grancey, gouverneur de Bourgogne sous le duc Philippe le Hardi au XIVe siècle. La fondation est approuvée le 4 octobre 1367 par le pape Urbain V, réaffirmée en 1371 par Grégoire XI. Les privilèges du chapitre sont confirmés par leurs successeurs, notamment par François Ier en 1521. Le déclin s’amorce au XVIIIe ; en 1791 les biens sont confisqués et vendus. Des travaux ont lieu au XVe s., en 1720 (construction du clocher), puis en 1836, construction du porche, pour la famille de Mandat-Grancey, alors propriétaire. Ces dernières modifications ont été exécutées sur les plans de l’architecte Émile Sagot, avec des sculptures de Lefranc et  Crimail,  dans le style  gothique  troubadour. Vers 1960, l’intérieur de la collégiale est restauré, laissant la pierre apparente, à l’exception de deux peintures murales représentant des donateurs.

La chapelle est constituée de deux parties dont l’élévation se situe à un niveau très différent : la première, qui est construite dans la tour hémicirculaire, comprend deux travées ; elle communique avec la galerie de circulation appelée déambulatoire qui court tout autour des deux travées centrales de la collégiale. Cette partie comporte un niveau supérieur élancé, la première travée étant surmontée d’une flèche de charpente. Les deux travées de la chapelle ancienne, ainsi que la collégiale sont couvertes de voûtes sur croisées d’ogives. Les nervures des voûtes de la collégiale retombent tantôt sur des colonnes engagées, tantôt sur des culots sculptés. Une tourelle d’escalier a été construite dans le pilier sud-ouest: elle dessert la tribune d’orgue et les combles. L’éclairage provient des baies hautes du vaisseau central, ornées de remplages en arcs brisés et de baies plus étroites au niveau inférieur. Le sol est constitué de dalles de pierre ou de marbre noir correspondant aux sépultures des membres de la famille. Le porche ouest, ouvert par une arcade trilobée, est couronné par un pignon, décoré d’arcatures trilobées, flanqué de pinacles, avec des statues dont, au centre, saint Jean l’Évangéliste entouré de blasons.

Le vaisseau central, qui donne à cet édifice une silhouette originale, émerge des toitures du déambulatoire. Il est couvert d’un toit à deux versants, dominé par un beffroi octogonal et une flèche recouverts d’essentes. L’ensemble est épaulé par des contre­ forts angulaires pour les parties basses ou des arcs-boutants pour la partie haute. Certaines parties des murs ont conservé des enduits à fausse-coupe de pierre. Le mobilier consiste en un buffet d’orgue de style néo-gothique, des statues représentant une Vierge à l’Enfant et saint Jean l’Évangéliste,  en  marbre,  du  XIVe s. – qui  proviendraient  de Bohême, en raison d’une alliance entre Eudes de Grancey et Béatrix de Bourbon, veuve du roi de ce pays – et, enfin, saint Paul et saint Joseph (ou saint Pierre ?). Les stalles du XIVe s. ont été déposées au château.

Pour des travaux de maçonnerie et de couverture, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 90000 F en 1999.

  1. S.

Le projet en images