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Statut
Souscription terminée

Nostro Damo de Dona Pa, « Notre Dame qui donne le pain »

L’ermitage Notre-Dame de Laval est à l’extérieur du village de Caudiès. De l’enceinte, il ne reste aujourd’hui qu’un portail, ouvrant sur un jardin d’oliviers ; c’est en haut de ce portail qu’a été placée une Vierge à l’Enfant du XIVe siècle. La mise en œuvre de la pierre est délicate, avec un travail des plis dans l’épaisseur du matériau, et des jeux de surface.
La statue est une Vierge de tendresse, qui tient l’Enfant Jésus dans son bras gauche, et le porte sur la hanche, provoquant une pondération de la posture. Les ondulations du tissu, le manteau en tablier, les plis arrondis, en cuvette, et la souplesse du drapé permettent de dater la sculpture du XIVème siècle. Le hanchement de la Vierge rappelle celui de la Vierge à l’Enfant hanchée conservée dans l’église paroissiale de la commune, et peut-être celui de la statue de Notre Dame de Bethléem, conservée à Narbonne. La dénomination vernaculaire de cette statue, « Notre Dame qui donne le pain », fait référence à une pratique locale : les habitants venaient autrefois rendre leurs dévotions à cette Vierge, pour se prémunir contre la faim.

Une fondation très ancienne

Si le style de cette Vierge à l’Enfant permet de la dater du XIVe siècle, la fondation de l’ermitage Notre-Dame de Laval, dont elle orne le portail d’entrée, serait beaucoup plus ancienne. Sur le territoire de Caudiès-de-Fenouillèdes, une église existait déjà au Xe siècle ; elle est mentionnée à proximité de l’emplacement actuel, en 1381, mais il ne resterait rien de ce premier sanctuaire. L’actuelle église de l’ermitage Notre-Dame de Laval est datable du XIVe siècle, elle est mentionnée dans un texte du XVe siècle. Quant au portail d’entrée du parc de l’ermitage, dont il est question pour la Vierge à l’Enfant, il est constitué de pierres de remploi, de provenance exogène, notamment de chapiteaux romans.

Le projet de restauration

La statue, quoiqu’abritée sous un toit, n’en est pas moins à l’air libre, et de fait exposée à de nombreuses menaces, notamment climatiques. La surface de la pierre est altérée par des fissures, et certaines parties se sont détachées de l’ensemble, comme le bras droit de la Vierge et la tête de l’Enfant ; la pierre est recouverte de salissures d’oiseaux. Une opération de restauration permettrait de restituer la beauté de cette sculpture.

Bibliographie

F. Fabre, Un de nos plus anciens sanctuaires : Notre-Dame de Laval à Caudiès-de-Fenouillèdes, 1969 F. Fabre, Mémoire sur le consulat d’une petite ville royale à la fin du XVIIe siècle, 1967
Projet mené par Léa Blanchard, étudiante à l’École du Louvre

Le projet en images