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Dans la plaine agricole de la Brie, le bourg de La Houssaye s’est construit autour du château et se protégea, au Moyen Âge, par un mur percé de quatre portes.

L’église est dédiée à saint Nicolas de Patare, du nom de la ville de Lycie qui l’a vu naître en 250, également appelé saint Nicolas de Bari parce que ses ossements y furent transportés en 1087. Évêque de Myre, il apaise les flots et ressuscite les enfants, ce qui lui vaut d’être le saint patron de nombreux fidèles. Cette dédicace remplace, ou s’ajoute, à celle de saint Blaise, saint guérisseur très populaire.

Reconstruction homogène du début du XVIe s. intégrant des parties du XIIIe s. – voûtes du chœur et de la chapelle nord –, l’édifice est un grand vaisseau couvert de tuiles plates et construit en moellons enduits avec des contreforts appareillés en pierre de taille. Les contreforts des angles sont jumelés en équerre sur le clocher et sur la chapelle seigneuriale, tandis que, sur le corps de bâtiment principal, ils forment un angle de 45°. Le contrefort sud-ouest porte des armoiries en relief malheureusement illisibles. Des baies régulières éclairent chaque travée. La porte ouest s’ouvre sous un arc chanfreiné et la porte sud sous un arc en anse de panier très caractéristique du XVIe siècle. Le clocher présente un toit en pavillon sur une corniche à modillons et une chambre des cloches ouverte par des baies étroites munies d’abat-sons.

Le plan montre un vaisseau allongé de sept travées, la dernière, terminée par un chevet plat percé d’une grande baie, servant de chœur liturgique. En avant d’un arc diaphragme, les cinq premières travées formant nef s’ouvrent au nord sur un bas-côté par de grandes arcades entre piliers ronds. L’un de ces piliers porte les armes de Gérard Lecoq, seigneur de La Houssaye, commanditaire de la reconstruction du début du XVIe siècle. Ce bas-côté précède une chapelle qui forme un pseudo-transept avec la chapelle sud. Le bas-côté, le chœur et la chapelle nord sont voûtés respectivement d’arêtes et d’ogives avec des clés sculptées dans le chœur. La nef est couverte d’une fausse voûte en plâtre sur laquelle se détachent les entraits et les poinçons sculptés. Les chapiteaux des piliers présentent également des décors de crochets, de blason et de personnages.

L’église conserve des éléments mobiliers intéressants : le vitrail représentant une Crucifixion (cl. M.H. 1906) dans l’oculus de la baie du chœur date du XVIe siècle ; la chaire (cl. M.H. 1906) a sans doute été composée au XIXe s., mais les panneaux qui forment la cuve ont été sculptés également au XVIe s., comme les statues en bois de saint Nicolas et saint Blaise (cl. M.H. 1905) au maître-autel et une pierre tombale à effigies datée 1513. Polychromes à l’origine, mais revêtues d’un badigeon blanc, les trois statues en bois du XVIIe s. (I.S.M.H. 1979) qui composent une Crucifixion – Christ en croix entouré de la Vierge et de saint Jean – sont disposées dans la nef au-dessus de la tribune.  Des tableaux religieux du XVIIe s., peints sur cuivre, ont vraisemblablement été offerts par des châtelains, tout comme les bancs richement sculptés qui occupent la chapelle seigneuriale. Dans le bas-côté nord se trouve la dalle funéraire (cl. M.H. 1906) du général Augereau, décédé en 1816 alors qu’il était propriétaire du château de La Houssaye (reconstruit au début du XVIIe s. par un descendant de Jean Bureau, trésorier de France, maître de l’artillerie de Charles VII). Enfin, autre présence seigneuriale dans l’église, un vestige de litre funéraire – lion sur fond de gueules – d’un seigneur du lieu non identifié.

Pour procéder à des reprises qui pallieront la dégradation des maçonneries et le dévers des murs nord et sud du chœur, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 15 245 € en 2006.

Chantal Waltisperger

 

Bibliographie :

Arch. Sauvegarde de l’Art français : étude préalable de S. Colas, 1996.

Arch. dép. Seine-et-Marne : dossiers de Pré-inventaire, 1983.

Abbé J. Lebeuf, Histoire du diocèse de Paris, nouv. éd., t. V, Paris, 1883, p. 334-338.

L.-M. Horaie, La Houssaye-en-Brie, village de France, 1973.

Les vitraux de Paris, de la région parisienne, de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais, sous la dir. de L. Grodecki, Fr. Perrot, J. Taralon, Paris, 1978 (Corpus vitrearum medii aevi, France, 1), p. 10.

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