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Le village tirerait son nom d’une chapelle fondée en l’honneur du Saint-Sépulcre et bénite en 1627. Rien cependant ne permet de l’identifier à l’église actuelle. Dédiée à saint Louis, vocable très répandu dans l’ancien comté du Gâtinais dont relevait la localité, celle-ci passe pour avoir été la chapelle d’un château aujourd’hui disparu, mais dont subsistaient encore des ruines en 1871.

Il s’agit d’un modeste édifice à vaisseau unique et chevet plat. Un porche en charpente s’appuyant sur la façade ouest abrite le portail d’entrée en arc brisé, simplement chanfreiné. Très peu d’éléments permettent d’avancer une datation. Deux baies étroites s’ouvrant dans le mur sud pourraient attester l’existence d’un état roman. Le chevet est percé d’une fenêtre en arc brisé qui semble dater du XVe ou du début du XVIs., tout comme les entraits et poinçons de la charpente visibles sous la voûte en berceau de plâtre qui couvre en intégralité le vaisseau. Deux contreforts semi-circulaires sur la façade sud contrebutaient peut-être un clocher plus ancien. Implanté plus à l’ouest et terminé par une flèche élancée, le clocher de charpente actuel s’appuie dans la nef sur un tabouret contreventé par des croix de Saint-André, attribuable au XVIIe siècle.

Le décor intérieur est quasi inexistant. Tout au plus peut-on mentionner la présence, dans la baie d’axe, d’un vitrail contemporain (atelier Picol, Chartres). Il date de 1988, tout comme l’autel de pierre actuel. La scène représentée illustre une légende qui se rapporte à saint Louis. De retour de croisade, le roi se serait arrêté afin de faire boire son cheval près d’une source dédiée à saint Marcoul et objet d’un pèlerinage très fréquenté. Mû par une impulsion soudaine, il aurait lancé sa hache au loin, puis décidé la construction d’une chapelle à l’endroit de sa chute. Si la réalité historique de cet épisode est sujette à caution, l’église qui en serait le fruit a néanmoins longtemps possédé une relique de saint Louis et un os du chef de saint Marcoul, qui fut abbé de Nanteuil au VIe siècle. Tous deux sont d’ailleurs représentés dans la statuaire, classée au titre des monuments historiques, qui subsiste dans l’édifice.

Relevant de l’art populaire, une statue en bois polychromé figure le roi la tête ceinte d’une couronne ; il porte un chaperon d’hermine sur un court manteau s’arrêtant à mi-cuisse et laissant apparaître culottes et bas. Datable du XVIe s., un groupe sculpté également en bois polychromé occupe une niche qui surmontait autrefois un autel en pierre dédié à saint Marcoul. Vêtu de la coule monastique, le saint fait face à un roi agenouillé, en costume de sacre ; les mains jointes dans l’attitude de la prière, celui-ci porte une couronne et arbore le collier de l’ordre de Saint-Michel. Marcoul pose sa main droite sur sa tête et lui tient la barbe de l’autre, allusion à la légende selon laquelle le saint aurait transmis aux rois de France le pouvoir de guérir des écrouelles.

Pour la restauration des toitures et des enduits de l’église, la Sauvegarde de l’Art français a fait un don de 7 000 € en 2016.

Gilles Blieck

 

Bibliographie :

Abbé J.-B. Patron, Recherches historiques sur l’Orléanais, t. II, Orléans, 1871, p. 145-146.

Michel, « La Chapelle Saint-Sépulcre, église de Saint-Louis », dans Inventaire des richesses d’art de la France. Province, monuments religieux, t. I, Paris, 1886, p. 311-312.

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