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Le bourg de Saint-Julien-le-Châtel s’est développé autour d’un château médiéval, berceau de la famille de Saint-Julien au XIe siècle. Accolée au château, l’église paroissiale est peut-être l’ancienne chapelle castrale. Datée du XIIe s., elle est dédiée à saint Julien de Brioude et était sous le patronage de l’abbaye de Chambon-sur-Voueize.

Son plan est constitué d’une nef unique, terminée par un chœur composé d’une travée droite et d’une abside. Sur le mur septentrional de l’abside a été ajoutée la sacristie dont une des pierres porte la date gravée de 1739. Un clocher de charpente, carré, coiffé d’une flèche octogonale, s’élève sur la travée droite du chœur. La toiture de la nef et du clocher est couverte en ardoises, et celle de l’abside, en tuiles plates. Les murs extérieurs sont recouverts d’un enduit. L’édifice est épaulé de contreforts plats en granit et éclairé de baies en plein cintre qui ont été remaniées postérieurement. L’accès à l’édifice se fait par une porte cintrée sur le mur gouttereau méridional ; elle n’a reçu aucun décor. La façade occidentale n’est pas visible puisqu’elle donne dans l’espace castral ; seule une porte ouverte dans le mur occidental de la nef, aujourd’hui bouchée, permettait la circulation entre les deux lieux.

A l’intérieur de l’église, une tribune du XVIIIe s. occupe la première travée. La nef, remaniée à l’époque moderne, est voutée d’un lambris ; la travée droite, d’un berceau en plein cintre qui repose sur des pilastres à simple imposte ; l’abside, d’un cul-de-four. La nef et le chœur sont séparés par un mur diaphragme distinguant clairement les deux espaces. L’architecture n’est accompagnée d’aucune ornementation : ni sculpture, ni chapiteau. Les murs présentent un appareil nu, les enduits ayant été grattés et les joints cimentés.

Sept objets mobiliers sont protégés au titre des monuments historiques, parmi eux un ancien maître-autel du XVIIe s. en bois anciennement polychrome et doré, une statue en bois de saint Julien du XIXe s. et deux tableaux du XVIIe siècle. Le premier figure saint Jean-Baptiste ; il a été restauré en 2009. Le second faisait partie d’un retable aujourd’hui démantelé. Il représente l’Adoration des bergers. C’est une copie interprétée de l’Adoration des bergers du peintre italien Jacopo da Ponte dit Bassano. Classée au titre des monuments historiques en 1978, cette huile sur toile est datée et signée : « BEGULE FECIT 1652 ». Elle a été peinte par Gabriel ou Pierre-Aymé Bégule, peintres lyonnais. Comme l’indiquent les deux armoiries reproduites sur le tableau, il s’agit d’une commande des seigneurs de Saint-Julien, Jean de Bridiers et son épouse Marguerite de Saint-Julien. Cette œuvre a été restaurée en 2001.

Afin de préserver le monument, la commune a mené des travaux de restauration. Pour soutenir ce projet, la Sauvegarde de l’Art français a fait, en 2016, un don de 5 000 € qui a contribué aux travaux de remplacement de la toiture de l’abside et à l’amélioration de l’évacuation des eaux de pluie.

Géraldine Thévenot

 

Bibliographie :

A. Lecler, Dictionnaire topographique, archéologique et historique de la Creuse, Limoges, 1902, p. 640-641 (réimpr. Marseille, 2000)

Abbé M. Peynot, La Combraille, Guéret, 1931, p. 173-188 (réimpr. Marseille, 1995 ; Paris, 2003 [Monographies des villes et villages de France]).

L. Lacrocq, Les églises de France. Creuse, Paris, 1934, p. 144.

S. de Montessus de Ballore Lecointe, Retables et tabernacles des xviie et xviiiesiècles dans les églises de la Creuse, Paris, 1988, p. 123, fig. 131.

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