Marmagne, église Saint-Léonard

Au débouché de la vallée du ruisseau de Fontenay, l’église paroissiale saint-Léonard s’impose au visiteur qui la découvre en circulant sur la route de Vénarey à Montbard.

L’édifice est important, avec ses dimensions respectables : 29 m de long, 12 m de large, 25 m de hauteur, et sa position est stratégique, pour le passant comme pour le visiteur qui circulent sur la route de l’abbaye de Fontenay.
L’église est parfaitement orientée et se trouve ainsi parallèle à l’axe de la vallée et aux infrastructures qui l’empruntent. La volumétrie générale parait simple au premier regard, mais cache en fait une certaine complexité historique. La nef précède l’avant-chœur surmonté d’un haut clocher de plan barlong et très élancé, et le sanctuaire. A cet ensemble est greffé une sacristie.

L’ église a été construite à la moitié du XII^ème siècle, et subsistent de cette phase originelle l’avant-chœur et le clocher jusqu’à l’étage des baies géminées. Les vestiges d’une nef antérieure sont visibles sur l’élévation est de la nef, au-dessus du Christ, par un solin qui révèle sa proportion.

La seconde et actuelle nef, plus vaste est reconstruite à la fin du XII^ème siècle, en berceau brisé interrompue par des doubleaux reposant sur culots, et repris à l’extérieur par des contreforts à ressauts ; elle était dotée d’un porche dont on voit les consoles de reprise des charpentes en pignon ouest.

Un décor à dominante rose recouvrait l’intérieur de l’église : on retrouve souvent ces couleurs à partir du XV^èmesiècle. Les dessins des cadastres de 1830 et 1843 donnent la proportion de l’ancien chevet, légèrement décentré et de petite dimension qui pourrait correspondre à la proportion d’une abside modifiée.

Des modifications ont été réalisées en 1848-1849: les documents municipaux et les écrits de l’abbé Corbolin confirment une campagne importante de travaux sous la conduite de l’architecte M. Grosley. Sont réalisés un nouveau chœur et la sacristie, ainsi que la rehausse du clocher et la création de l’actuelle flèche. Le conseil municipal refuse l’allongement de la nef et la création de chapelles latérales.

Les couvertures de chœur sacristie, en tuile, et de la flèche, en ardoise datent du projet de 1849. La flèche est repiquée en 1945, la jupe est refaite en 1959, puis l’ensemble est refait en 1970 en ardoise d’Espagne. Les parties en tuile sont restaurées en 1953.
Jusqu’en 1923, la nef est couverte en lave directement sur voûte sans charpente. Elle est alors passée en ardoise sur charpente posée sur voûte.

Source: étude préalable de Dominique Jouffroy, architecte du Patrimoine,  2011.