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La paroisse de Nohant-en-Graçay était à l’origine (XIIe s.) sous le patronage de l’abbaye bénédictine de Massay.

L’Église Saint-Martin dont la construction date du XIIe s. a été profondément remaniée. Le chœur et la façade occidentale datent du xive s. ; la chapelle latérale nord, dite chapelle du Chêne (du nom de la terre du Chaigne attesté au XIVe s.) a été construite au XVIe siècle. La travée du clocher, derrière le chœur, est le seul vestige de l’édifice primitif. Dans les années 1890, l’architecte diocésain Émile Tarlier fut chargé de la reconstruction complète de la nef et de la chapelle latérale sud à usage de sacristie.

Placée entre le chœur et la nef, la base de la tour du clocher se compose de quatre piliers rectangulaires cantonnés de colonnes engagées que couronnent des chapiteaux sculptés d’animaux (agneau, cigogne, lion, loup, oiseau…) et de végétaux (palmier, feuilles d’eau).

L’arc séparant le carré du transept du chœur est orné d’un décor en dents de scie assez rare à l’intérieur des édifices. Le carré du clocher est voûté d’ogives à grosses nervures bombées, postérieures au XIIe s. et, d’après Buhot de Kersers, vraisemblablement du XIVe. Le chœur du XIVe s., également voûté d’ogives, est fermé par un chevet plat. Il est éclairé par trois fenêtres en arc brisé à profonde embrasure intérieure. La nef du XIXe s. est couverte d’un lambris en berceau laissant apparents les entraits de la charpente. Elle est éclairée, sur les deux côtés, par de grandes fenêtres en plein cintre.

Le portail occidental est composé d’une arcade en arc brisé dont les moulures toriques reposent sur deux chapiteaux à crochet posés chacun sur une colonnette à base prismatique. Il est abrité par un toit en appentis placé entre les deux contreforts saillant sur la façade.

L’escalier en vis placé dans le pilier sud de la base du clocher permet l’accès au beffroi ; on y accède à l’extérieur par une tourelle carrée couverte d’un toit à deux pans. Le beffroi du clocher, sans doute construit au XVIe s., a été entièrement restauré en 1948. Il comporte une base quadrangulaire surmontée d’une flèche octogonale qui présente la particularité d’accuser une légère torsion la faisant entrer dans la catégorie des clochers tors. Il est couvert en bardeaux de châtaignier. Les ardoises qui recouvraient la toiture de l’église ont été, au cours de différentes campagnes de restauration, remplacées par de la tuile.

Une cloche datée de 1526 est le seul objet classé MH (2003) dans l’église de Nohant-en-Graçay. Le reste du mobilier, assez complet, date du XIXe siècle.

Depuis 2016, l’église est l’objet de travaux de restauration (toitures, enduits). Étalés sur plusieurs années, ces travaux se termineront avec la réfection du clocher. La Sauvegarde de l’Art français participe à hauteur de 5 000 € pour la reprise des enduits et des couvertures du massif oriental.

Nathalie de Buhren

 

Bibliographie :

Arch. dép. Cher, 201 O 5 ; 9 T 41 ; 1763 W.

« Chronique diocésaine », Semaine religieuse du Berry, n° 31, 4 août 1869.

A. Buhot de Kersers, Statistique monumentale du Cher, t. IV, Bourges, 1889, p. 186-188 (réimpr. Marseille, 1977).

F. Deshoulières, Les églises de France. Cher, Paris, 1932.

« Nohant-en-Graçay : bénédiction du clocher restauré et visite de Monseigneur », La Vie catholique du Berry, n° 40, 2 oct. 1948.

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