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Proche de Louviers, Pinterville est un village de la vallée de l’Eure. Située à l’ouest de la commune, non loin de la rivière, l’église de la Sainte-Trinité, placée sous le patronage de l’abbaye de Saint-Taurin d’Évreux jusqu’à la Révolution, se dresse au milieu du terrain engazonné, vestige de l’ancien cimetière aujourd’hui déplacé. Mentionnée dès 925, elle est d’origine romane, mais a été entièrement reconstruite au XVIsiècle.

L’édifice, de plan rectangulaire, forme un long volume construit presque entièrement en pierre calcaire appareillée et couvert en petite tuile plate.

La nef est la partie la plus ancienne, comme l’atteste le mur nord en moellons de pierre hourdés à la chaux qui fut percé de fenêtres flamboyantes aux XVIe et XIXe siècles. Le côté sud a été entièrement reconstruit dans la deuxième moitié du XVIe siècle. Une élégante tourelle d’escalier en pierre et colombages dans sa partie supérieure dessert un clocher carré en ardoise, à courte flèche, élevé à la limite de la nef et du chœur. Un porche polygonal en bois, au soubassement de brique et pierre, également couvert de tuile, abrite la porte principale en anse de panier, ornée de moulures gothiques et de feuilles de chêne. Les vantaux du XVIIe s. présentent des bas-reliefs figurant la Vierge à l’Enfant et saint Jean.

Le chœur, construit au XVIe s., a remplacé une construction plus ancienne dont subsiste cependant, côté nord, une baie en plein cintre aujourd’hui occultée. Il est percé de baies en tiers-point à meneau et remplage flamboyant. Une sacristie de plan carré a été accolée au chevet à la fin du XVIIIe siècle.

L’intérieur  était à l’origine voûté de lambris en bois remplacés au XIXe s. par une voûte en plâtre. Les travaux récents ont permis la restitution de l’état primitif.

L’église possède un très intéressant mobilier en partie classé, notamment de très belles boiseries du chœur en faux marbre, provenant de la chapelle Saint-Louis du collège des Jésuites de Rouen (actuel lycée Corneille). L’imposant maître-autel du XVIIIe s. présente une huile sur toile figurant l’Assomption de la Vierge. Sur le cul-de-four, une toile marouflée du XVIIIe s. représente la Sainte-Trinité. Quelques fragments de verrières du XVIe s. subsistent, encastrés dans les vitraux du XIXe siècle. Ces derniers sont consacrés à la vie du père Désiré Laval, missionnaire à l’île Maurice de 1847 à 1849. Celui-ci desservit la paroisse de Pinterville avant son départ. Béatifié par le pape Jean-Paul II en 1979, il fait l’objet d’un pèlerinage annuel qui rassemble de nombreux Mauriciens, début septembre.

L’église a déjà bénéficié de plusieurs campagnes d’entretien dans la première moitié du XXe siècle. Les travaux qui viennent de s’achever ont permis la restauration à l’identique des charpentes et des couvertures, la reprise des maçonneries, la consolidation de la sacristie et la protection des vitraux. La Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 15 000 € en 2012.

Serge Aubé

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