• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

La terre de Pulverenos appartenait dès le Bas-Empire à l’évêque d’Auxerre. Au IXe s., ce dernier la donna au chapitre cathédral d’Auxerre qui en fut propriétaire jusqu’à la Révolution. Si la commune a fait reconstruire entièrement à la fin du XIXe s. l’église paroissiale Saint-Serge-et-Saint-Bache, elle conserve cependant dans les rues du village, à flanc de colline, une petite chapelle ancienne consacrée à saint Baudel.  Son plan se compose d’une nef qui s’achève à l’est par un chevet à trois pans. La façade occidentale est percée d’un portail en pierres appareillées, dont l’arc est surbaissé ; au-dessus, une petite baie surmontée d’un arc en accolade est décentrée vers le nord pour éviter l’entrait de la charpente, comme on peut le voir à l’intérieur de l’édifice. Les murs gouttereaux rythmés par quatre contreforts appareillés sont percés sans symétrie de deux fenêtres sur chaque côté ; les baies en sont petites, marquées d’un arc légèrement brisé à ébrasement intérieur. Le chevet soutenu par quatre contreforts est aveugle.

L’ensemble est couvert d’une voûte de bois en plein cintre, soutenue par des entraits et des poinçons apparents. Le lambris en voligeage jointif – c’est là le grand intérêt de cet édifice modeste –  est peint sur toute sa surface de motifs décoratifs. On voit sur un socle à arcatures deux oiseaux affrontés de part et d’autre d’un chandelier, des monstres serpentiformes, de grands rinceaux, des pilastres, des cornes d’abondance, les rayons d’un grand soleil au-dessus du chevet,  tous ces motifs bien caractéristiques d’une Renaissance tardive. À deux reprises on reconnaît la même scène représentant deux anges encadrant la représentation d’une maison. Les couleurs sont encore vives, les motifs se détachant alternativement sur des fonds ocre ou bleu foncé. On lit à différents endroits la même devise écrite en lettres gothiques : Bien faire, lesser dire. Divers sondages laissent penser que les murs portaient également des motifs peints. La construction de la chapelle et la décoration de la voûte semblent bien contemporaines et se situent probablement à la fin du XVIe siècle. Dans le pan sud du mur de l’abside a été sculptée une piscine ornée d’un trilobe.

Une première tranche de travaux a permis la consolidation des maçonneries hautes, la réfection de la charpente et de la couverture, ainsi que la pose d’un paratonnerre. La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2001 une subvention de 5 336 €.

L. S.-P.

 

Bibliographie :

M. Quantin, Répertoire archéologique du département de l’Yonne, Paris, 1868, col. 71-72.

M. Pignard-Péguet, Histoire de l’Yonne, Paris, 1913, p. 548. (Réimpression : Histoire des communes de l’Yonne, 01960 Péronnas, 1998.)

Le projet en images