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Relevant du diocèse de Poitiers, l’église paroissiale de Poursac, placée sous le vocable de Saint-Pierre, était à la collation de l’abbé de Nanteuil-en-Vallée, dont le monastère se trouvait à proximité. Bien que les occurrences le mentionnant n’apparaissent qu’à la fin du XIIIe s., un édifice était présent dès l’époque romane et comprenait une nef unique, un transept et un chœur à abside.

Au XVIe s., la nef est doublée au sud d’un vaisseau de deux travées couvertes de voûtes sur croisées d’ogives. L’église est régulièrement entretenue aux XVIIe et XVIIIe s., comme le prouve le dépouillement exhaustif des sources. Au siècle suivant, en 1885, une modification importante intervient dans le clocher dont la couverture de tuiles est alors remplacée par une nouvelle, en ardoise. Enfin, entre 1901 et 1906, des baies de style roman sont percées dans le chœur et dans le mur nord de la nef ; celle-ci est alors couverte d’une voûte en berceau réalisée en briques. Ce changement majeur s’accompagne de la réfection totale de la charpente et de la surélévation des murs gouttereaux d’environ 50 à 70 cm. Enduits aux murs et nouveau dallage achèvent cette campagne de travaux.

L’édifice, construit à l’origine en moyen appareil calcaire, présente dans les parties reprises par la suite, un moellon à assises régulières. Il se compose donc d’une nef de deux travées doublée au sud d’un collatéral de mêmes dimensions, d’un curieux transept dont le plan irrégulier témoigne d’un changement de parti, et d’une travée droite de chœur ouvrant sur une abside semi-circulaire. Le transept, en effet, offre une rupture entre son bras sud à absidiole et son bras nord, pourvu aussi à l’est d’une chapelle, mais de plan carré, noyé dans un massif de maçonnerie de plan rectangulaire ; ce dernier témoigne d’une reprise de l’ensemble du croisillon nord, pourtant conçu à l’origine à l’identique, semble-t-il, de son pendant. La fausse croisée de transept est de plan barlong. Au-dessus de la travée droite du chœur s’élève un petit clocher de plan carré, recouvert d’ardoise, dont le volume, assez court, contraste avec le reste de l’édifice, qui a su garder beaucoup de son authenticité romane en dépit des interventions postérieures : si  les sources attestent des travaux sur ce clocher dès le XVIIe s., néanmoins sa transformation en 1885, époque à laquelle il perd sa couverture de tuiles, s’est vraisemblablement accompagnée d’une reprise de sa structure. Concourt au  charme de l’édifice, la façade occidentale, protégée par un ballet et percée de deux portes, donnant accès respectivement à la nef et au collatéral. Le portail central, à trois rouleaux en plein cintre, présente un décor de cavets et de pointes de diamant. La façade, reprise dans sa partie supérieure, est percée d’une fenêtre plein cintre à colonnettes et chapiteaux. Quant au chevet, il développe avec ses deux absides, recouvertes de lauzes et dont les murs sont rythmés de contreforts plats, des volumes harmonieux, malheureusement en partie masqués par une sacristie inopportune. Une corniche à modillons, sans décor et en partie restaurée, ceinture l’ensemble.

À l’intérieur, si la nef est couverte d’une voûte en berceau, de briques, depuis le début du XXe s., la fausse croisée du transept et la travée droite ont conservé leurs voûtes d’origine en berceau. Une voûte en cul-de-four couvre l’abside d’axe. Quant au collatéral sud, il est voûté sur croisées d’ogives. Une des clefs porte la date de 1540. Depuis 1938, l’enfeu encastré dans le mur du bras sud du transept est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Une inscription à gauche de l’arc permet de lire le nom du défunt : «  HIC REQV[I]ESCIT BEN CELSVS » ; il est désormais daté de la fin du XIe ou du  début du XIIe siècle.

Pour la réfection du clocher, la Sauvegarde de l’Art français a octroyé un don de 6 860 € en 2002.

É. G.-C.

 

Bibliographie:

Arch. Sauvegarde de l’Art français : P. Lepkowski et J. Furgalska, Église de Poursac, Travaux de consolidation et de restauration, étude de diagnostic (janvier 1999).

D.R.A.C. Poitou-Charentes, Centre Régional des Monuments historiques : « Étude historique sur Poursac », dossier pour l’inscription de 1997.

J. George, Les églises de France. Charente, Paris, 1933, p. 197-198.

R. Favreau et J. Michaud, Corpus des inscriptions de la France médiévale, I, Poitou-Charentes, 3, Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Poitiers, 1977, p. 66.

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