Reulle-Vergy, Église Saint-Saturnin de Vergy

L’origine de l’église Saint-Saturnin de Vergy remonte à l’époque mérovingienne ; elle se trouvait alors au cœur d’un vaste domaine dont subsistent encore les traces d’une nécropole. De cet édifice primitif, il ne reste rien.

Au XI^ème siècle, Humbert Hezelin de Vergy, archidiacre de Laon – et plus tard évêque de Paris – en entama la reconstruction, qui fut achevée par Élisabeth de Vergy dans les premières années du XII^ème siècle.
L’église avait acquis son plan définitif, avec une nef de quatre travées, alors seulement couverte d’un plafond en charpente, et un chœur à trois vaisseaux, supportant un clocher carré et terminé par une abside flanquée de deux absidioles.
Vers la fin du XII^ème siècle, l’idée d’une nef à trois vaisseaux, qui avait sans doute été celle des premiers constructeurs, fut reprise, mais en adoptant une solution économique et originale : trois arcatures transversales furent placées entre les deuxième et troisième travées et, à cette occasion, les murs furent surélevés.
Les derniers travaux importants eurent lieu à l’extrême fin du XV^ème siècle : la nef fut voûtée, ainsi que la première travée du chœur ; une chapelle funéraire fut créée dans la partie méridionale de celui-ci. Enfin, la façade fut remaniée à la même époque.

Toutefois, malgré ces campagnes successives, l’église de Vergy, inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1947, a conservé l’essentiel de ses parties romanes. Elle possède un mobilier d’un grand intérêt, en partie classé, dont certaines pièces proviennent de l’ancienne abbaye de Saint-Vivant toute proche. Ses voûtes, construites avec des blocs de tuffeau très fragiles, menaçaient de s’effondrer. Leur état a nécessité une intervention urgente. La Sauvegarde de l’Art français a participé à ces travaux en donnant 80 000 F en 1988.

G.M. L.