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Sainte-Marthe était en 1130 l’une des cinq paroisses de la forêt de Conches donnée à l’abbaye Saint-Pierre de Conches dont l’abbé avait le patronage.

L’église est dominée  par le clocher qui s’élève au-dessus de la travée occidentale de la nef. Le plan de l’édifice se compose d’un vaisseau unique, que prolonge un chœur à chevet plat, en léger retrait.

La construction est réalisée en pierre et silex, disposés en damiers ou en assises alternées, avec grès en soubassement comme cela est fréquemment le cas en Normandie.

La nef est précédée d’un porche en brique, ouvert par des baies libres jumelées sur les faces latérales et triplées en façade occidentale. Son architecture l’apparente aux constructions du milieu du XIXe siècle.

La façade occidentale, à pignon découvert, est épaulée par des contreforts jumelés sur l’angle ; elle offre un intéressant appareil en damier allongé de silex taillés, blonds ou gris, se détachant dans un quadrillage de pierre de taille calcaire. La maçonnerie est pourvue de bandeaux larmiers.

Le pignon est de la nef, dont on devine la partie supérieure de part et d’autre du chœur en retrait, présente le même parti : la nef  bien homogène a donc fait l’objet d’une unique campagne de construction au cours du XVe siècle. Les trois travées sont délimitées par des contreforts plats ; l’élévation est faite d’assises alternées de pierre et silex en dessous d’un bandeau larmier au gouttereau nord. Du larmier à la forte corniche moulurée en quart de rond, l’élévation se poursuit selon le même parti. Une baie éclaire chaque travée, deux étroites baies cintrées et une ample baie à meneau central et réseau flamboyant. L’élévation sud présente quelques différences : un appareil en damier de pierre et silex au-dessus du larmier, les trois baies sont à meneau central et remplage flamboyant, les contreforts sont plats à la base et  prismatiques au-dessus du larmier.

Le chœur de deux travées est également épaulé par des contreforts plats. Il appartient au XVIe s., sauf  la sacristie, adossée au nord, qui semble postérieure. La majeure partie des maçonneries du chœur est bâtie en pierre, on n’y retrouve en effet un damier de pierre et silex qu’en partie basse. Au chevet, une ancienne baie est aujourd’hui murée.

Un clocher carré à flèche octogonale est situé à l’ouest de l’édifice, il a été déplacé à cet emplacement postérieurement à la construction initiale, ainsi que le montre la présence du lambris de couvrement sur la totalité de la nef, y compris à l’emplacement actuel du clocher.

L’édifice, à vaisseau unique, est couvert d’une charpente lambrissée, à poinçons bagués et sablières moulurées.

L’église possède un riche mobilier :  autel majeur avec son retable doté d’une Annonciation de Descours en 1769, autels et retables latéraux dont l’un est orné d’une statue de sainte Marthe du XVIIIe s., stalles provenant de l’ancienne abbaye de Conches-en-Ouche. À signaler également la présence dans le chœur d’une piscine Renaissance.

Les verrières anciennes de cette église ayant disparu pendant la seconde guerre mondiale, la commune signe un contrat avec le maître verrier François Decorchemont qui s’engage à réaliser de nouveaux vitraux, selon la technique de la pâte de verre qu’il a mise au point. Le programme reprend l’iconographie des verrières disparues. Il est achevé en 1960 grâce à des financements complémentaires apportés par la commune et l’abbé Bleunven.

Réalisées entre 1955 et 1960, ces verrières, en pâte de verre, illustrent en sept lancettes des scènes de la vie du Christ ou de la Vierge, les autres verrières étant consacrées à différents saints : saintes Marthe, Thérèse de Lisieux, Jeanne d’Arc et saint Louis. Elles constituent un ensemble, assez exceptionnel dans la région, de verrières du XXe siècle.

Pour la restauration du sommier du clocher, les reprises de charpente et de couverture afférentes, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 5 500 € en 2002.

É. W.

 

 Bibliographie :

D.R.A.C. Haute-Normandie, service régional de l’Inventaire : W. Poulain, dossier de recensement, 1955.

H. D., « Église Sainte-Marthe », Nouvelles de l’Eure, n° 9, 1961, p. 40-41.

Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Commission régionale Haute-Normandie. François Décorchemont , maître- verrier [texte : M.- N. Médaille], Rouen, 1993 (Itinéraires du patrimoine,  218).

Le projet en images

Église Saint-Julien à Méracq (64), plan

Église Saint-Julien à Méracq (64), plan